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Députés LREM : « La présence du loup en France ne concerne plus uniquement la filière de l’élevage »

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Alors que la consultation publique relative au projet de Plan loup 2018-2023 a mobilisé plusieurs milliers de contributeurs bien souvent intervenus pour prendre la défense du prédateur, parlementaires et élus locaux se sont également mobilisés en faveur de l’élevage pastoral.

A quelques jours de l’entrée en vigueur du plan d’action national sur le loup et les activités d’élevage pour la période 2018-2023, de nombreux élus se sont mobilisés pour dénoncer les insuffisances du projet qui était soumis à consultation publique jusqu’au 29 janvier.

Les propositions de Nicolas Hulot dans le cadre du plan loup 2018-2023 sont « totalement irresponsables et déconnectées de la réalité », ont ainsi accusé le 29 janvier 450 personnes dans une tribune incendiaire adressée à Emmanuel Macron et Edouard Philippe. « Après 25 années d'expérimentation », la preuve est faite que « la cohabitation est impossible » entre loups et troupeaux, estiment les signataires, parmi lesquels 24 parlementaires et de nombreux élus locaux, qui critiquent vertement le quatrième Plan loup présenté le 8 janvier par le ministre de la Transition écologique et solidaire.
Rédigée par quatre représentants d'éleveurs, Mélanie Brunet, co-présidente du collectif des éleveurs des Causses, Olivier Maurin, président de l'IGP Agneau de Lozère, André Baret, président du collectif des éleveurs des Causses et de Lozère, et Gérard Landrieu, maire de Pré-venchères, en Lozère, ce texte entend mener « le combat du droit à vivre face au permis de tuer que possède [le loup] dans ses gènes ». Au passage, il appelle à la fin « de l'écrasement des ruraux par la puissance financière cachée derrière les lobbies tels le WWF ». Estimant qu'« il y a aujourd'hui plus de loups en Europe que de paysans dans (les) montagnes françaises », ce texte s'insurge contre le chiffre officiel de « seulement 360 loups en France ».

Une tribune portée par des députés LREM

Côté Palais Bourbon, plusieurs députés LREM parmi lesquels les deux députées des Alpes de Haute-Provence Delphine Bagarry et Emmanuelle Fontaine-Domeizel, et les deux députés des Hautes-Alpes Pascale Boyer et Joël Giraud, ont contribué à la consultation publique via une tribune dans laquelle ils pointent que « la présence du loup en France ne concerne plus uniquement la filière de l’élevage, directement et terriblement exposée, mais bien l’ensemble des acteurs du monde rural » et font état de « la dimension systémique des problèmes causés par le loup ».
« La condition préalable à la réussite du plan est de restaurer une relation de confiance entre tous les acteurs : éleveurs, services de l’Etat, acteurs des territoires, au niveau central comme au niveau déconcentré », préconisent les parlementaires estimant que cette « confiance » doit notamment passer par « la reconnaissance de deux vérités », à savoir que « le pastoralisme participe directement à la préservation de la biodiversité, des paysages et de l’identité des territoires ainsi qu’au développement d’une économie écoresponsable » et que « la prédation du loup figure parmi les menaces qui pèsent, à moyen terme, sur la survie de l’activité pastorale ». Refusant la conditionnalité des indemnisations aux mesures de protection, ils demandent en revanche qu’il y ait une « reconnaissance du préjudice psychologique faisant suite aux attaques ».

Les députés préconisent enfin une territorialisation de la gestion du loup, un accompagnement individuel pour la conception et la mise en oeuvre des mesures de protection et « la remise de rapports d’évaluation réguliers à des entités territoriales représentatives rassemblant organismes professionnels, associations, services de l’Etat et élus » dans le cadre du principe de gestion adaptative adopté par le nouveau plan.
Côté Palais du Luxembourg, 19 sénateurs parmi lesquels la sénatrice des Hautes-Alpes Patricia Morhet- Richaud ont cosigné un courrier à l’attention du Premier ministre Edouard Philippe afin, écrivent-ils dans un communiqué du 26 janvier, « de le sensibiliser personnellement sur les nouvelles dispositions du « Plan loup 2018-2023 » et sur ces conséquences pour les territoires ruraux et de montagne ».
A l’instar des députés, eux aussi se montrent défavorables à la conditionnalité des indemnisations aux mesures de protection. Ils dénoncent également le fait de ne pas être associés au suivi du plan quinquennal et que « les comptages réalisés par l’ONCFS ne soient pas exhaustifs ». Ils attendent du Premier ministre que celui-ci demande « aux ministres de la Transition écologique et solidaire et de l’Agriculture de revoir leurs copies avant la date d’entrée en vigueur du nouveau plan ». « Il faut que les territoires soient entendus et corriger ce qui peut l’être, faute de quoi le pastoralisme pourrait bien disparaître », alerte pour sa part Patricia Morhet-Richaud.

St.M.C.