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Attention à l'oeil de paon dans les vergers d’oliviers

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Une fois de plus, attention au développement des champignons en ce mois d’avril !

L' analyse et les conseils du conseiller oléicole de la Chambre d'Agriculture des Alpes-Maritimes, oléicole, Maud Damiens

Après une absence totale de pluies durant près de 2 mois et demi depuis début février, les premières précipitations printanières début avril dans les Alpes-Maritimes s’accompagnent, dans la foulée de la sortie des taches bien connues caractéristiques de l’œil de paon, et dans une moindre mesure actuellement, de symptômes de cercosporiose. Sur les parcelles non protégées à l’automne précédent, c’est jusqu’à 100% du feuillage qui est marqué par l’œil de paon !

Comme l’indique le BSV Olivier n°5 du 19 avril dernier, le risque de contamination suite à une nouvelle pluie est fort.


Pour limiter le développement des champignons qui provoquerait de sévères défoliations et affecterait la production de 2019 et 2020, c’est maintenant qu’il faut intervenir !  Comment ?

  • D’abord par une taille d’entretien soignée qui apporte l’aération à la frondaison et créer ainsi des conditions moins favorables aux champignons. 
  • Ensuite, si suite à vos observations du feuillage, vous constatez que plus de 10% des feuilles sont tachées, il faut procéder à une protection phytosanitaire, prioritairement à base de cuivre, qui rappelons-le a une action préventive en empêchant les spores du champignon de germer. 

 

Utilisation du cuivre

Attention ! Le cuivre présente une toxicité pour les microorganismes du sol et les lombrics. 

Depuis le 1er février 2019, une nouvelle réglementation de limitation du Cuivre a été votée par la Commission Européenne pour toutes parcelles, tant en agriculture conventionnelle que biologique. La dose maximale de cuivre autorisée est maintenant équivalente à 4 kg de cuivre métal/ha et/an, en moyenne sur 7 ans. Cela signifie que des années à très forte pression de champignon, il est possible de dépasser cette dose de 4 kg de cuivre métal/ha mais cela devra être compensé d’autres années moins sensibles par une très forte limitation des interventions au cuivre. Concrètement, dans bien des cas sur les cuivres traditionnels, vous dépasserez la dose maximale autorisée avec 2 applications annuelles de cuivre. 

Comment faire pour respecter cette contrainte et protéger efficacement les vergers ?
En taillant et en raisonnant date, dose et fréquence de renouvellement du cuivre et autres solutions alternatives en fonction de la pression de maladie et des conditions météo :

  • Raisonner les dates d’applications en se basant sur les observations au verger et les bulletins d’avertissement et de préconisation.
  • Ajuster les dosages au plus juste. Les applications à demi dose de cuivre ont déjà fait leur preuve. Soyez vigilants, les produits à base de cuivre homologués plus récemment (depuis 2016 et surtout second semestre 2018) sont déjà sous dosés par rapport à la pleine dose de cuivre traditionnelle. Dans ce cas, la demi dose n’est pas recommandée. Pour vous aider à vous y retrouver, vous trouverez ci-contre un tableau avec l’ensemble des spécialités homologuées à base de cuivre contre l’œil de paon et surtout l’équivalent en cuivre métal/ha pour une application à pleine dose de chacune d’entre elle. 
  • Le cuivre étant un produit de contact avec action préventive, renouveler en cas de lessivage et nouvel épisode contaminant prévu, selon les mêmes précautions.


En agriculture conventionnelle, il est possible de recourir à d’autres fongicides que vous trouverez dans le tableau des produits homologués. Il est recommandé d’établir la base de protection à l’aide du cuivre, la plupart de ces produits présentant des risques d’apparition de résistance. 

Dernière recommandation liée au cuivre : éviter de l’appliquer en pleine floraison car il est toxique sur fleur ! Concrètement, si les conditions au verger le requièrent, vous pouvez appliquer un produit cuprique jusqu’à 10 jours avant la floraison (mélange possible avec oligo-éléments dans la plupart des cas). 


Contact
Chambre agriculture 06
Maud Damiens
06 28 79 67 42
mdamiens@remove-this.alpes-maritimes.chambagri.fr