Colloque Souveraineté Alimentaire : un enjeu capital pour l’agriculture
Introduit par Pascal Cormery, président de la CCMSA et Jean-Luc Poulain du CENECA (organisateur du Salon international de l’Agriculture), le colloque s’est poursuivi avec la prise de parole du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Réaffirmant clairement qu’il n’y a « pas d’agriculture sans agriculteurs » et qu’il n’y a « pas de pays fort sans agriculture forte », il fait part de ses convictions sur la souveraineté alimentaire. « Il faut sortir de notre dépendance aux importations », a-t-il plaidé, s’inquiétant de voir la France dégringoler à la 6e place des pays exportateurs en agroalimentaire, « derrière l’Allemagne et les Pays-Bas », alors qu’elle était encore sur le podium (3e) en 2005.
Pour lui, il faut également sortir de la dépendance au changement climatique et aux marchés qui « ne respectent pas nos standards de production » et qui ne valorisent pas la qualité, cette dernière restant « la marque de fabrique de l’agriculture française », a-t-il assuré. Fustigeant « une guerre de prix mortifère », il a également appelé à revenir « à la science et à la raison » sur le dossier de la protection des plantes et de l’innovation.
« Plan Marshall de reconquête »
Au cours de la première table-ronde au titre évocateur « Souveraineté alimentaire : avons-nous encore le choix ? », le commissaire européen Thierry Breton a rappelé le défi de la double transition que l’agriculture et le secteur agroalimentaire devront mener dans les prochains mois : celle de la transition verte et numérique. « La commission européenne ne ménagera pas ses efforts et le chemin ne sera pas aisé. Cependant, nous avons toutes les cartes en main pour réussir ensemble », a-t-il attesté. Ce qui inclut le consommateur « qui est le véritable souverain aujourd’hui », a précisé Sébastien Abis, directeur du Club Déméter. « Mais il ne doit pas oublier toute la chaine de sécurité et de valeur » de ce qu’il a dans son assiette », a-t-il ajouté.