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Couverts végétaux : Une méthode qui livre peu à peu ses secrets et ses bienfaits

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Une matinée technique a été organisée à Cruis le 18 mars sur l’exploitation de Michel Bressand. Une quarantaine de personnes y a participé.

Vendredi 18 mars le Crieppam avait donné rendez-vous à ses partenaires et à une vingtaine d’agriculteurs à Cruis au bout d’un champ de Michel Bressand. Sur cette parcelle avait été semé un mélange de couvert végétal fourni par le Fonds de Sauvegarde du patrimoine de la lavande (SPLP).
Ce sont plus de quarante personnes venues de tout le département et de plusieurs organismes (Parc Naturel Régional du Verdon, GIEE Essen’Sol, Agribio 04, Iteipmai, fonds SPLP, Société du canal de Provence, Chambres d’agriculture, L’Occitane en Provence, etc.) qui étaient présentes.
La matinée était organisée en trois ateliers, l’un sur les effets du couvert sur le rendement et l’état sanitaire des cultures animé par le Crieppam qui a livré le résultat de ses essais. Le deuxième sur le couvert, la protection des sols et la compétition hydrique qui était à la charge d’Agribio 04 et de l’Iteipmai. Enfin, un retour d’expérience sur l’emploi des couverts avec des échanges sur la composition du mélange utilisé et les observations du GIEE Essen’Sol.
Les participants ont également pu découvrir le matériel utilisé par Michel Bressand qui adapte lui-même ses machines de semis-direct et de plantation sous couvert.
La parcelle auscultée par les participants avait été semée en septembre 2021 avec un mélange composé de seigle fourrager, féverole, vesce commune, pois fourrager, ers, moutarde, tournesol. Les doses employées étaient de 40 kg/ha dans l’interligne de 60 cm de large.
Le mélange fourni par le Fonds SPLP est mis à disposition gratuitement pour les lavandiculteurs de la zone traditionnelle de production qui souhaiteraient l’implanter dans leurs lavanderaies.

Un intérêt démontré

Michel Bressand a effectué un roulage en décembre car les moutardes étaient trop développées, les tiges se sont ensuite couchées dans l’inter-rang sous l’effet du gel. Il a effectué un binage sur le rang en février avant désherber chimiquement sur le rang en mars.
L’agriculteur a observé que : « les moutardes ont semblé étouffer le couvert mais elles ont rapidement produit de la biomasse, ont gelé assez tôt, et ont laissé place aux autres espèces, et les légumineuses se développent maintenant. Seule la féverole se développe peu ».
Les couverts végétaux estivaux ont, notamment, fait leur preuve dans la lutte contre le dépérissement au stoblur des lavanderaies et ont démontré leur intérêt pour mieux gérer les adventices tout en améliorant la résilience des parcelles lors des périodes de stress hydrique. Ces bons résultats ont incité les professionnels à effectuer également des tests sur les couverts hivernaux.
Les effets positifs recherchés de ces couverts hivernaux sont la réduction des risques d’érosion lors des pluies d’automne ; l’amélioration de la structure du sol grâce au travail des racines ; la production de biomasse important à l’automne et au printemps et enfin la diminution de la compétition avec le lavandin car il est présent uniquement lors de la phase de repos de la plante.
C’est pour cela que la destruction du couvert doit intervenir avant le démarrage de la culture principale. Cependant, la destruction peut être retardée si la parcelle est irriguée et si le couvert est composé de légumineuses les ingénieurs du Crieppam recommandent de laisser le couvert en place au printemps pour maximiser la fixation d’azote et en faire profiter ensuite le lavandin.
Le Crieppam amorce un travail de démultiplication de la pratique des couverts végétaux hivernaux à grande échelle avec le projet COUVIVER (qui sera déposé prochainement). Ce projet optimisera le couvert à implanter (espèces, date destruction) grâce à de l’expérimentation au sein du GIEE Essen’Sol et de parcelles de démonstration avec les chambres d’agriculture de la Drôme, de Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence et Agribio 04.