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Elevage : Une conjoncture compliquée malgré des prix corrects

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La chambre d’agriculture des Hautes-Alpes a publié les résultats de son étude technique et économique annuelle pour l’année 2021

Chaque année la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes réalise des suivis techniques et économiques d’élevages ciblés dans le cadre des actions d’acquisition et de diffusion de références financées par le ministère de l’Agriculture et le Conseil régional Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces résultats permettent un meilleur accompagnement des éleveurs haut-alpins en leur proposant des outils et des méthodes qui répondent aux enjeux territoriaux.

Pour l’année 2021 les conseillers de la chambre consulaire ont travaillé dans la cadre des références Inosys coordonnées par l’Institut de l’élevage (Idele). Ces données permettent de mieux conseiller les candidats à l’installation et de mieux orienter les éleveurs qui souhaiteraient faire évoluer leur système.

Ainsi, concernant la conjoncture fourragère le rapport souligne qu’en 2021 « la pousse de l’herbe au printemps a été bonne mais avec un démarrage tardif lié au gel. La mise à l’herbe a en général été plus tardive que les années précédentes » et que la pluviométrie de l’été a pénalisé certaines récoltes « Plusieurs élevages ont notamment pu faire du stock d’avance, qui leur a notamment servi pour l’année 2022. Globalement, la qualité des fourrages est moyenne, notamment les premières coupes trop tardives de fourragère avec une disparité géographique », est-il précisé.

Des cotations élevées

En ce qui concerne la production de céréales, elle est aussi variable selon les zones : le Champsaur a connu de bons rendements, mais la pluviométrie a impacté la maturité du grain. Par contre, les céréales de printemps n’ont pas été très productives. 

Les maïs, quant à eux, ont été semés tardivement et ont manqué de chaleur lors de cet été 2021 : la maturité du grain est souvent insuf-fisante à la récolte, pénalisant la qualité.

Les repousses d’automne ont été présentes avec de la pluie tardive en septembre, favorisant notamment l’allongement de la période de pâture pour les animaux. La synthèse s’intéresse ensuite à chaque filière de manière individuelle à commencer par les ovins viande. Elle rappelle que 2021 a vu des cotations historiquement élevées. Un prix élevé qui se conjuguait cependant avec une flambée des prix de l’aliment, des engrais et du carburant sans oublier une pression lupine toujours plus forte.

Des résultats hétérogènes

Pour les bovins lait, la qualité de fourragère moyenne a impacté la consommation de concentrés afin de maintenir une production laitière stable. Le marché du lait était lui aussi favorable avec une augmentation du prix de +30 €/1 000 l. Cependant la filière bio a connu des difficultés importantes avec plusieurs « déconversions ». 

« D’un point de vue économique, les augmentations du prix du lait ainsi que des cours de vente de viande permettent aux élevages d’améliorer leur produit brut », mentionne la synthèse. Les exploitations de bovins viande suivies en 2022 sont, quant à elles, pour la moitié en première année de suivi ce qui justifie certaines différences. En majorité les exploitations ont récolté une quantité de foin supérieure mais avec une qualité assez hétérogène. Les prix de vente étaient aussi en augmentation toutefois le coût de production montre bien que la hausse des intrants ne couvre pas la légère hausse du prix de vente. 

« Le prix de revient augmente un peu du fait de la diminution des certains charges liées à l’élevage. Pour 2022 malgré les bons prix de vente des bovins la forte hausse du cout de matières premières risque de diminuer encore le revenu disponible », souligne Julie Boyer, conseillère à la chambre d’agriculture en charge de cette partie.

La chambre d’agriculture  des Hautes-Alpes propose une offre de services élevage rénovée : 

- accompagnement technique multi-espèces (alimentation, conduite  de troupeau, bilan fourrager, qualité  du lait…)
- bilan technico-économique (calcul de coût de production et marges de progrès)
- mise à jour des documents administratifs de l’élevage.

Pour plus d’informations, contactez le 04 92 52 53 00.

Article paru dans L'Espace Alpin n° 431 du vendredi 24 mars 2023