Environnement : Consigner pour moins polluer
Dans certaines exploitations agricoles, notamment viticoles, le verre représente 68 % des émissions totales de gaz à effet de serre de la structure. Plus que l’électricité, le fioul ou les produits phytosanitaires.
De nombreuses exploitations en région Sud-Paca utilisent beaucoup de verre en apiculture, arboriculture, transformation laitière, viticulture, plats cuisinés, etc.
Un décret d’avril 2020 prévoit un pourcentage minimal d’emballages qui devront être réemployés : 5 % en 2023, 10 % en 2027 pour tous les producteurs responsables d’au moins 10 000 unités de produits emballés par an et qui ont un chiffre d’affaires inférieur à 20 millions d’euros.
Un inter-réseau régional baptisé IRAEE pour Inter-réseau Agriculture, Énergie, Environnement réunit plusieurs partenaires autour de cette problématique : Bio de Provence, les Chambres d’agriculture des Bouches-du-Rhône et de Vaucluse, la filière Cheval Sud, le Geres, le Campus Provence-Ventoux, le CRIPT Paca, Solagro et la Maison régionale de l’élevage.
Vendredi 10 juin, au domaine de la Thomassine à Manosque, une présentation de la Consigne de Provence mise en place par Ecoscience Provence permettait de faire découvrir une solution à ce problème à des élus, des responsables associatifs, des transformateurs, etc.
Réduire ses émissions de CO2
Selon les intervenantes, le réemploi dans un contexte régional permettrait de réduire de 75 % les émissions de CO2 sachant que les bouteilles de vin provençal par exemple sont parmi les plus énergivores sur le marché, car elles sont souvent lourdes et en verre extra-blanc qui contient une part très faible de matière recyclée et les distances sont longues pour les acheminer. Cependant la consigne des contenants en verre peut concerner un grand nombre de structures : producteurs, commerçants, grandes et moyennes surfaces.
La Consigne de Provence a développé depuis quelques mois un premier réseau de points de collecte et de structures partenaires. Elle s’occupe de collecter les bouteilles en verre avant de les laver et de les redistribuer aux producteurs. Pour pouvoir être intégré au système, les producteurs doivent avoir des bouteilles suffisamment lourdes non gravées au laser et utiliser des étiquettes lavables. Le coût de traitement varie en fonction des volumes et selon les chiffres annoncés entre 0,35 et 0,45 cts/bouteille.
Elle dispose aujourd’hui de 70 points de collecte dans la région et a déjà lavé 42 000 bouteilles, dont 8 500 en 2022. Un chiffre qu’ils aimeraient voir croître en fédérant de nouveaux producteurs intéressés par le réemploi et en étendant leur champ d’expertise aux pots et aux bocaux en verre.
Alexandra Gelber