Filière Bois : Comprendre la forêt et le bocage dans le Champsaur
La Chambre d’agriculture des Hautes-Alpes et Fibois Sud l’association régionale de l’interprofession Forêt-bois de PACA, proposent régulièrement des interventions sur le thème de la forêt et de l’utilisation du bois qu’elle produit.
Le 30 mars, c’est dans le Champsaur que les membres de l’Université du Temps libre de Gap étaient invités à une de ces rencontres sur le thème de la forêt et du bocage. Ainsi, au cours d’une balade les 25 participants ont bénéficié des éclairages sur l’évolution des forêts et espaces boisés du Champsaur. Cela leur a permis de lire et mieux comprendre les paysages qui s’offrent à nous aujourd’hui.
En effet, ce territoire, a connu des périodes où les espaces forestiers étaient très réduits avec le taux de boisement le plus faible vers 1850-1870. À cette époque, les habitants ne pouvaient compter pratiquement que sur les bois issus du bocage pour subvenir à leur besoin. Depuis, les forêts ont recolonisé une grande surface grâce d’une part à d’important travaux de replantation réalisés dans le cadre de la « Restauration des terrains en montagne ». D’autre part, le recul de l’agriculture depuis les années 1950, a eu pour conséquence la colonisation naturelle d’espaces ouverts. De nos jours ce territoire est boisé à plus de 50 %. Il recèle des forêts les plus productives de la région PACA. Dans le Champsaur, comme sur l’ensemble de la région, la surface forestière ne cesse de s’accroitre.
Bien utiliser le bois pour préserver la forêt
Le bocage a fait l’objet d’un focus particulier. En effet, dans le Champsaur-Valgaudemar, se trouve l’un des bocages de montagne les mieux conservé d’Europe. Il présente une grande diversité d’espèces arbustives et arborées. Elles abritent beaucoup d’oiseaux nidificateurs, de chauves-souris et d’espèces rares.
De nos jours, le bois issu du bocage est essentiellement utilisé par les agriculteurs et propriétaires en bois de chauffage pour l’autoconsommation. Les forêts, quant à elles produisent une part importante de bois d’œuvre, qui est souvent destiné à la construction (charpente, ossature). Les bois les plus petits ou ceux qui présentent des défauts sont dirigés vers l’usine de pâte à papier de Tarascon ou les chaufferies à bois des Hautes-Alpes (comme l’hôpital de Gap, l’école de Chabottes…).
Il a été indiqué que l’important est d’utiliser le bon bois pour le bon usage et de favoriser les circuits courts. L’exploitation forestière ne met pas en danger les forêts car en France, les réglementations en vigueur, obligent la mise en œuvre d’une gestion durable des forêts. Cette balade commentée a permis de faire comprendre que les espaces forestiers et agroforestiers qui résultent du travail de l’homme, nécessitent une gestion adaptée qui doit permettre leur régénération et leur maintien en bon état. Sans interventions sylvicoles comme les coupes de bois, la richesse de ces différentes formations boisées sera diminuée et l’activité économique qu’elle génère pour la filière bois disparaitra.
Jean-Michel Rayne, CA 05