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Grandes cultures : Les couverts végétaux, un levier incontournable

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Une journée technique a été organisée par la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes, avec le concours de l’ingénieur régional d’Arvalis, dans la ferme de Damien Orcière à Rambaud

Le 29 mars dernier, dans le cadre de la formation « Fertilité des sols et gestion des adventices en grandes cultures biologiques » la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes a eu le plaisir d’accueillir neuf agriculteurs du département en compagnie de Mathieu Marguerie, ingénieur régional à Arvalis, spécialisé sur l’adaptation des pratiques agricoles au changement climatique et sur l’Agriculture de conservation des sols (ACS) en contexte méditerranéen. Après une matinée en salle, Damien Orcière, agriculteur en polyculture élevage bio à Rambaud a accueilli les participants pour une visite de sa ferme : présentation de son système, de ses différents essais, et visite du parc matériel. 

Les couverts végétaux étaient au cœur des discussions car les divers services écosystémiques qu’ils fournissent (gestion des adventices et des bioagresseurs, lutte contre l’érosion, amélioration de la fertilité des sols…) en font un levier incontournable en agriculture. Dans le département, le décalage des pluies du 15 août en septembre et les périodes de sécheresse en hiver, en lien avec le changement climatique, compliquent la réussite des couverts d’intercultures. Cependant, des solutions existent telles que sélectionner des espèces adaptées aux conditions de sécheresse (par exemple le seigle, la vesce grise Barvicos, le radis fourrager, l’ers) ou bien semer les couverts au printemps sous la céréale déjà installée. Arvalis propose un outil en ligne « Choix des couverts » pour sélectionner les espèces les mieux adaptées à ses pratiques et aux conditions climatiques.

Gérer efficacement les adventices

« Plus la biomasse du couvert est importante, meilleurs sont les services fournis », affirme Mathieu Marguerie. En effet, un couvert à forte bio-masse occulte fortement le sol et permet une gestion efficace des adventices. De plus, une fois dégradé, un tel couvert permettra d’augmenter la fertilité du sol (taux de matière organique, vie du sol, etc.).  
Damien Orcière a semé ce prin-temps un mélange d’avoine-vesce dans les résidus d’un couvert de moutarde, broyé en décembre. « Le couvert faisait 2,50 m de haut et près de 8 t de MS/ha », raconte-t-il. La structure du sol est à ce jour excel-lente mais le risque de faim d’azote existe au vu du C/N des résidus. C’est pourquoi il est important de ne pas faire l’impasse sur la fertilisation, au moins en localisé (par exemple sous forme de bouchons dans la ligne de semis), le temps que les résidus se dégradent et ne mobilisent plus autant d’azote.

Nathan Crequey (CA 05)

Article paru dans L'Espace Alpin n° 411 du 29 avril 2022