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Intempéries : Moins de dégâts de gel que l’an dernier mais encore beaucoup de stress pour les agriculteurs

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Les météorologues l’avaient prévu et il a bien eu lieu. Le pays a connu, cette année encore, un épisode de gel de printemps qui aurait pu être aussi dévastateur dans les Alpes du sud que l’an dernier. Cependant, à quelques exceptions près, les dégâts restent limités au prix d’un effort intense des agriculteurs pour protéger leurs cultures.

La lutte a été rude et beaucoup d’arboriculteurs sortent exténués de ces nuits passées à protéger leurs vergers des assauts du gel. En effet, les prévisionnistes météo l’avaient prédit une vague de froid a déferlé sur la France le 1er avril et a duré jusqu’au 6 avril, de quoi user les corps et les nerfs. 

Un épisode angoissant surtout après la catastrophe de l’an dernier qui avait gravement impacté la production fruitière des deux départements alpins. 

Cette année, les dégâts semblent pour le moment dans l’ensemble limités pour les fruits à pépins mais tous restent prudents, ils préfèrent ne pas s’avancer car les semaines à venir sont encore critiques au niveau météorologique et ils ne sont pas non plus à l’abri d’une chute physiologique des fleurs ou de fruits abîmés par le gel. 

Dans les Hautes-Alpes, Éric Allard, technicien en arboriculture à la Chambre d’agriculture explique que si cet épisode a été moins destructeur que l’an dernier c’est qu'il est arrivé une semaine plus tôt et que les arbres étaient moins avancés dans leur végétation. « Si on cumule les deux facteurs cela représente une dizaine de jours de différence, ce qui rend les arbres plus tolérants à un froid plus violent, le stade phénologique était moins avancé, détaille-t-il. Notamment en altitude où certains arboriculteurs n’ont même pas eu à se protéger car les arbres n’étaient pas encore trop sensibles. Ailleurs, si la lutte antigel a été bien faite, les dégâts ont été considérablement limités. Par contre, les fruits à noyau ont beaucoup soufferts avec plus de la moitié de la production impactée sur les abricotiers, pêchers et cerisiers ».

L'eau, une ressource vitale

Même dans le Val de Durance où les arbres étaient un peu plus avancés les dégâts restent marginaux comme l’expliquent Nicolas Richier et Jérôme Samuel qui sont à la tête du Groupement fruitier des Hautes-Alpes. (…)

Lire l'article complet paru dans L'Espace Alpin n°410 du vendredi 8 avril 2022

Dans la suite de l'article

• Une aide bienvenue pour la protection des vergers

À la suite de l’épisode de gel de 2021 la Profession s’est mobilisée pour réclamer des aides de l’État pour se protéger plus efficacement, parmi eux, Cédric Massot, en tant qu’arboriculteur, vice-président de la FDSEA et co-gérant d’une station fruitière.(…)

• Jean Castex débloque une aide d’urgence

Lors d’une visite d’exploitation sinistrée par le gel dans le Tarn-et-Garonne mardi 5 avril, le Premier ministre a promis un fonds d’aide d’urgence de 20 millions d’euros et l’activation du fonds national des calamités agricoles. « Nous réactiverons également la prise en charge exceptionnelle [des] cotisations sociales”, a assuré Jean Castex.

• L’Inrae appelle à témoigner sur les dégâts liés aux gelées

Après cinq nuits de gel, l’Inrae appelle les citoyens à partager leurs constats des dégâts via le réseau d’observation des botanistes francophones Tela Botanica. Pour chaque signalement, « il s’agira (…) de bien expliquer les dégâts observés en commentaires et surtout d’y joindre des photos », souligne l’Inrae dans un communiqué le 5 avril. À cet effet, Tela Botanica a créé un outil de saisie spécifique à l’épisode de gel 2022. L’association naturaliste invite les intéressés à communiquer six types d’information: nom de l’espèce ou de la variété touchée, lieu des dégâts (point géolocalisé ou commune), pourcentage de dommage (inférieur à 10 %, à 25 %, à 50 %, ou supérieur à 50 %), organe touché (bourgeon, feuille, fleur, jeune fruit), stade de développement végétal (bourgeons gonflés ou en train de s’ouvrir, feuilles sorties, fleurs sorties, jeunes fruits en formation), et situation de la plante ou de l’arbre (isolé ou en massif). Les observations seront répertoriées sous forme de cartographie, promet Tela Botanica sur son site web. Les données recueillies alimenteront les travaux de l’Inrae et du CNRS sur la vulnérabilité des espèces au gel.

• Les barèmes de la discorde

Après l’épisode de gel de l’an dernier tout un travail de concertation avait été mené par la Chambre d’agriculture, les syndicats et les organisations professionnelles pour proposer de nouveaux barèmes des calamités agricoles prenant mieux en compte les caractéristiques du verger bas-alpin. Deux secteurs différents avaient ainsi été identifiés dans le département et toutes les données avaient été transmises à la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf). Cependant, ô surprise, lors de la sortie de ces nouveaux barèmes aucune des propositions n’a été prise en compte par l’administration et le « pot aux roses » a été découvert de manière fortuite par les professionnels qui ne décolèrent pas depuis. « Tout ceci s’est fait dans une absence de transparence totale, sans la moindre explication », enragent-ils.  
Le mécontentement se mêle à la frustration au sein de la profession qui se mobilise et plusieurs courriers ont été adressés à l’administration par les organisations professionnelles. L’heure est à l’incertitude puisque personne ne sait si des ajustements vont être possibles sachant que ces barèmes ne sont actualisés que tous les trois ans.