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Irrigation : les réseaux du 21e siècle sont arrivés

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À l’initiative de la Chambre d’agriculture du Vaucluse une visite était organisée à Luc-sur-Orbieu (Aude) par l’AIRMF (Association des Irrigants des Régions Méditerranéennes de France) le 5 novembre dernier, sur les terres de l’ASA du Canal de Luc - Ornaisons - Boutenac. Accueillis par messieurs Philippe Allary (président) et Jérôme Griffoul (vice-président), les participants (ASA et techniciens de chambres et de FD d’ASA) ont pu découvrir le premier réseau d’irrigation collective français totalement piloté, au travers d’équipements connectés, par le gestionnaire de réseau lui-même : une révolution technologique et culturelle pour partager équitablement une ressource en eau limitée.

L’ASA disposait d’un réseau d’irrigation gravitaire sur un périmètre d’environ 950 ha, avec la spécificité dans ses objets, de la réalimentation de la nappe phréatique du canal afin de garantir l’alimentation en eau potable des communes. Pour faire face à la raréfaction de la ressource en eau et aux impacts du réchauffement climatique, cette structure collective a mis en place, sur une partie de son périmètre (300 ha), un réseau d’irrigation sous pression « intelligent » dans lequel les vannes d’alimentation des parcelles agricoles sont pilotées (ouverture et fermeture) via un logiciel et une application « Andromède » conçus par la société Aquadoc (M. Palancade) dont le fonctionnement est le suivant :
Chaque agriculteur peut, à partir de son smartphone, sa tablette ou son ordinateur, demander un volume d’eau pour chacune de ses parcelles irriguées. Le logiciel va gérer les irrigations de tous les postes d’arrosage en fonction de l’ordre d’arrivée des demandes et de quotas fixés par l’ASA par année, mois ou décade et par culture. Si la demande de l’agriculteur peut être satisfaite sans problème (réseau non saturé par ex.), l’irrigation se déroule comme prévu par l’irrigant ; les vannes s’ouvrent et se ferment pour apporter la dose souhaitée et au moment voulu. Il peut arriver que l’ASA ne puisse satisfaire la demande : réseau saturé à la période demandée, quotas dépassés, restrictions sècheresse enclenchées par l’administration… L’agriculteur doit alors modifier sa demande pour choisir une autre plage horaire, une autre dose…
Ce système est géré directement par l’ASA depuis un poste informatique et au travers d’une application qui lui est propre. Pour fonctionner les vannes d’alimentation sont regroupées dans des cabines connectées (ou des regards) qui sont montées directement à l’usine de la société Aquadoc, livrées et installées aux endroits prédéfinis par l’ASA et les agriculteurs qui doivent ensuite venir se brancher à leur sortie. Disparues les bornes classiques de réseaux collectifs (coûteuses et limitées en nombre de prises). Ces cabines sont inviolables et directement reliées via une antenne radio au serveur central qui peut ainsi tout consulter, mesurer et gérer à distance. Chaque cabine peut contenir jusqu’à 12 vannes/compteurs de type Bermad – voir photo) ainsi que filtres et éléments de régulation.

Le réseau de l’ASA irrigue aujour- d’hui 180 hectares de vignes, de légumes et d’arbres fruitiers, essentiellement équipés en goutte à goutte. Deux forages alimentent une station de pompage (de reprise) d’un débit maximum de 120 m3/heure ce qui est extrêmement faible pour une telle surface par rapport à des réseaux « classiques » même en viticulture. Le coût de l’aménagement a lui aussi été optimisé puisqu’il est de 4 000 euros par ha équipé (1,2 millions d’euros pour 300 ha).

Dans la suite de l'article :
  • De nombreux avantages
  • Une révolution culturelle pour les irrigants
     

Téléchargez l'article complet de l'Espace Alpin du 22 novembre 2019