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La recherche des foyers primaires mildiou a commencé : où chercher ?

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Les toutes premières tâches de mildiou sont généralement visibles sur végétation basse à proximité du sol ou parfois sur plantules issus de semis de pépins.

Ces foyers primaires peuvent se retrouver aussi sur la végétation à hauteur des bras car la conservation des feuilles ou baies atteintes l’année précédente est possible à ce niveau. Ce phénomène est particulièrement visible dans les vignes inondées.

L’apparition des foyers primaires est un phénomène épars et difficilement détectable qui, en outre, n’est pas simultané sur l’ensemble des parcelles.
Certaines décoloration de la feuille (phytotoxicité de désherbants ou de spécialités d’épamprage, escargots, tache d’huile oïdium, thrips…) peuvent être confondues avec des « taches d’huile » mildiou.

En cas de doute, il est conseillé de faire un test de sporulation pour confirmer l’origine de cette tâche.

Comment valider un foyer primaire ?

Mettre la feuille suspecte dans un sac plastique, avec un coton imbibé d’eau. Après quelques heures (une nuit à 20°C), les fructifications blanches caractéristiques sur la face inférieure confirment qu’il s’agit bien d’un symptôme de mildiou.

Mesures prophylactiques

La mise en œuvre de mesures prophylactiques permet de limiter le risque de contaminations primaires. Les objectifs recherchés sont de diminuer :

  • Le risque d’apparition de flaques par l’enherbement, le travail du sol (améliorer la perméabilité du sol) ou le drainage ;
  • Le développement d’organes verts à proximité du sol (épamprage précoce et destruction des plantules issues de semis de pépins par travail du sol ou désherbage sous le rang).

Le choix judicieux du porte-greffe, des cépages, de la fertilisation azotée, de l’entretien du sol… est important.
Pour éviter la remontée d’humidité dans la souche, il est conseillé de maintenir le couvert végétal ras en cas d’enherbement. Pour la même raison, il est préférable d’effectuer le travail du sol avant que le risque mildiou ne soit trop important.

Rappel sur la biologie du mildiou

Le mildiou se conserve l’hiver sous forme d’œufs (oospores) présents dans les feuilles mortes essentiellement. Ils peuvent se conserver pendant au moins 5 ans.
La qualité de conservation de cette forme hivernale dépend surtout du régime de pluies et de la température : globalement plus l’hiver est doux et humide, plus le potentiel d’attaque est élevé au printemps. Dans le contexte méridional, la climatologie hivernale n’est jamais un facteur limitant. Les œufs d’hiver sont toujours mûrs en plus ou moins grande proportion dès le 1er avril.
Pour que les contaminations primaires aient lieu (foyer primaire) il faut conjointement :

  • Présence d’organes verts dès le stade pointe verte (semis de pépins compris)
  • Présence de flaques d’eau (des rosées ne suffisent pas*)
  • Températures supérieure à 10-11°C.

Ces conditions permettent aux œufs d’hiver de libérer les macroconidies contenant des zoospores qui contaminent les organes verts présents dans la flaque (pampres, sagattes ainsi que les éventuelles plantules issues de semis de pépins) ou à proximité immédiate par éclaboussures. Après un délai variable, de 10 à 20 jours selon la température, les 1ères taches apparaissent sur le feuillage (formation de foyers primaires : tache d’huile sur les organes verts présents au niveau du sol ou occasionnellement au cœur de la souche sur feuilles voire directement sur inflorescence). Les conidies présentes à la face inférieure des feuilles assurent par la suite les contaminations secondaires sur les autres organes en présence de pluie, de rosée ou de brouillard.

* Exception : dans le cas de sol régulièrement humides, les plantules issues de semis de pépins, marcotte de l’année dans le sol, peuvent être contaminées directement dans le sol avant même leur apparition à l’air libre.

Contact : Julie MAZEAU, conseillère viticole : 04 94 99 74 17 / 06 23 53 03 40 / julie.mazeau@remove-this.var.chambagri.fr