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Le gouvernement veut « mieux concilier les activités d’élevage avec la présence du loup »

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La réunion du Groupe National Loup le 28 mai a permis de présenter les nouvelles mesures de mise en oeuvre du plan national loup.

Le Groupe National Loup (GNL) s'est réuni le 28 mai sous la présidence du Pascal Mailhos, préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes et préfet coordonnateur. A cette occasion, des mesures nouvelles de mise en oeuvre du Plan National d’Actions sur le loup et les activités d’élevage (PNA) ont été présentées.

Dans un communiqué faisant suite à la réunion, les ministères ont confirmé leur volonté de « mieux concilier les activités d’élevage avec la présence du loup, dans le contexte d’une importante progression, plus forte qu’attendue, de la population de l’espèce, qui devrait dépasser les 500 individus en 2019 ». Si l’ONCFS n’a toujours pas confirmé ces chiffres, les ministères ont néanmoins annoncé le renforcement des mesures de protection (bergers, chiens, clôtures), notamment dans les foyers d'attaque, où se concentre la majorité de la prédation. « L'aide au gardiennage sera désormais obtenue sans restriction, ce qui permettra d'accroître le nombre de bergers officiant à la protection des troupeaux contre le loup », précisent les ministères. Les foyers d'attaque bénéficieront aussi d’une amélioration de protection des troupeaux par la mise en place de tirs de défense « plus adaptés » en complément des mesures de protection. Le communiqué indique également que les formalités de gestion administratives pour les demandes de financement de mesures de protections et d’autorisation de tirs de défense seront facilitées et unifiées pour les éleveurs. De plus, le plafond maximum de loups pouvant être prélevés est relevé de 10 à 17 %, avec le maintien d'une possibilité de majoration de 2 % en cas de persistance de la pression de prédation.

Dans les fronts de colonisation, où le loup est susceptible de s'établir dans les années à venir, l'accès à l'aide financière relative à l'acquisition des chiens de protection sera ouverte aux éleveurs.
Enfin, les montants d'indemnisation pour les animaux d'élevage attaqués par le loup seront revalorisés afin, précise le communiqué, « de correspondre au mieux à la réalité des pertes économiques subies par les éleveurs ».

« Le niveau de croissance de la population de loups est une bonne nouvelle pour la conservation de cette espèce protégée, qui signe le retour du loup en France. Un retour dont les éleveurs et leurs troupeaux ne doivent néanmoins pas être les victimes collatérales. Nous devons accompagner les éleveurs et avoir des politiques de conservation qui s’adaptent aux enjeux des territoires. C’est tout le sens de ces nouvelles mesures, fondées sur un socle scientifique et construites par la concertation menée par le préfet coordonnateur », a commenté le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy.

« Carton rouge au gouvernement »

Suite à cette réunion, le CAF loup (FNSEA/FNO/FNB/FNC/JA/APCA) a exprimé son agacement face au manque de réponse apportée aux éleveurs alors que « la révision du plan national loup devait être le signal fort du gouvernement ». Dans un communiqué envoyé dans la foulée, le CAF loup « décerne un carton rouge au gouvernement » pour cette « énième réunion (...) qui s'achève sans apporter de réelles réponses ». Le CAF ajoute que la situation s’aggrave pour les éleveurs avec une pression de prédation en hausse et appelle le gouvernement à engager une démarche « responsable et cohérente » en supprimant « les plafonds de prélèvement, des tirs de défense et de prélèvement simplifiés avec des armes dotées de lunettes de tir à visée thermique accordés aux éleveurs ». De plus, il préconise de permettre aux agriculteurs de pouvoir disposer de tout l’appui nécessaire des lieutenants de louveterie et de la brigade loup. Le CAF loup rappelle que ces dispositifs doivent aboutir à « zéro attaque, la seule réponse admise aujourd’hui par les éleveurs ».
Même insatisfaction à la Confédération Paysanne qui se dit « déçue et inquiète » de « l'incapacité de l'ONCFS à présenter, lors de cette réunion, ses estimations du nombre de loups présents en France », alors qu’« aucun des acteurs de ce dossier ne conteste aujourd'hui le dépassement du seuil des 500 loups sur le territoire ». « Avec plus de 500 loups aujourd'hui et une population qui double tous les cinq ans, l'Etat doit cesser de camper sur un objectif de gestion de population déconnecté de la réalité des attaques et mettre réellement la baisse de la prédation à l'ordre du jour. Il doit aussi agir pour faire modifier le statut des loups au niveau européen en lien avec les autres pays demandeurs », alerte notamment le syndicat.