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Les arboriculteurs Hauts-Alpins à la découverte du « mur fruitier »

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Le 22 juillet dernier, la Chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes et l’association des Compagnons du Fruit Bio des Alpes organisaient une visite sur l’exploitation Fauriel Fruits dans la Drôme. L’occasion pour les arboriculteurs haut-alpins de découvrir le système de production de cette exploitation pionnière de l’Agriculture Biologique

« Dans le cadre du projet de coopération Leader sur l’arboriculture, nous organisons une journée technique chaque mois pour découvrir des techniques de productions innovantes. Elles sont ouvertes à tous les producteurs et entièrement prises en charge par les fonds européens LEADER. Il faut absolument que plus de monde en profite ! », déplore Nathan Créquy, conseiller à la CA05.

Mur fruitier et mécanisation

Afin de réduire les coûts de production et simplifier le travail humain, la mécanisation est poussée à son maximum. Pour cela, les arbres sont conduits en « murs fruitiers », une technique mise au point par Laurent Roche du CTIFL de Lanxade. Les arbres sont de forme trapézoïdale afin d’optimiser l’utilisation de la lumière et sont palissés sur le rang pour produire des fruits sur toute la surface. La taille des arbres se fait au stade 12F grâce à un lamier à sections et l’éclaircissage à la Darwin, une machine rotative qui détruit une partie des fleurs et des corymbes. « Notre priorité c’est de stabiliser l’alternance » déclare Marc Fauriel. Mission réussie car chaque année, les rendements des vergers de pommiers tournent autour de 40 t./ha.

« Une taille manuelle est quand même nécessaire tous les 2 ans pour rattraper la structure des arbres, cela nous prend seulement 60 heures/ha » affirme Marc Fauriel. De plus, pas besoin d’être un expert, les branches de trop gros diamètre qui monopolisent les ressources, les branches affaissées et les branches formant un double rideau sont coupées

Protection phytosanitaire

La structure des arbres permet également une meilleure pénétration des produits dans la haie et donc une économie d’intrants.  Ouvert à de nouvelles pratiques qui peuvent sembler au premier abord saugrenues, Marc Fauriel teste cette année un produit naturel à base de lécithine de soja contre les maladies de conservation et les résultats semblent sans appel : « Sur pêches on n’a jamais eu aussi peu de dégâts, même les producteurs conventionnels n’en reviennent pas ! » s’étonne-t-il. Des observations qui restent cependant à nuancer car la quasi-absence de production l’année dernière à cause des gelées pourrait avoir fortement réduit l’inoculum naturel des champignons pathogènes.

Sur pommes, les résultats sont à suivre mais l’efficacité partielle des produits utilisés en AB donne envie à certains producteurs haut-alpins d’essayer ce produit cette année, même dans le doute !

Nathan CREQUY – Chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes