Les Chambres d'agriculture PACA mobilisées pour protéger la filière lavande

La réglementation européenne en préparation aurait un impact catastrophique pour les distilleries traditionnelles françaises avec notamment une menace sur les emplois directs et indirects (issus de l’activité touristique et la production de miel).

"Cette nouvelle réglementation est dramatique pour le producteur, mais aussi pour la région" explique le producteur Guillaume Burcheri qui rappelle que les touristes viennent aussi pour la lavande et que l’économie touristique du territoire risque d’en être grandement impactée si les champs disparaissent.

Productrice sur le plateau de Sault, Magali Malavard explique "ll y a déjà quelques années, la réglementation Reach avait rendu l'étiquetage compliqué. Cette nouvelle réglementation est une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes" ; Que vont devenir les terres s'il n'y a plus de lavandes ? D'autant plus qu'avec cette culture, la question de l'irrigation ne se pose pas vraiment.

La culture de lavande présente en effet des intérêts non négligeables. Peu gourmande en eau, elle est une des solutions d’adaptation aux enjeux climatiques.
Pare-feu naturel, elle agit également comme coupure de combustible pour protéger les massifs contre les incendies.
Le président de la Chambre régionale d’agriculture de PACA, André Bernard, a ainsi rappelé le rôle important de l'agriculture dans l’adaptation au changement climatique en évoquant les trois défis qu’elle doit relever : repenser son organisation face au changement climatique, répondre aux attentes de la société et renouveler les générations d'agriculteurs.

La Présidente de la Chambre d’agriculture de Vaucluse Georgia Lambertin rappelle que les Chambres d’agriculture se mobilisent pour accompagner tous les agriculteurs, les aider dans leur production et dans leurs efforts pour protéger les ressources, notamment l'eau, pour les prochaines générations à venir.

Face à ces constats et enjeux, il est plus que jamais nécessaire de se mobiliser pour défendre la filière.

Une mobilisation renforcée en Vaucluse le 25 août 2021

Le 25 août 2021, la FDSEA et la Chambre d’agriculture de Vaucluse rassemblaient des professionnels vauclusiens de la lavande (producteurs et distillateurs) en présence du Préfet et du directeur de la DDT 84, du Sous-Préfet de Carpentras mais aussi de maires des communes productrices et de parlementaires.
Au cœur d’une exploitation productrice de lavande, la Ferme Auberge La Maguette de Magali Malavard (St Jean de Sault), les craintes concernant les évolutions réglementaires possibles ont pu être exprimées.

Il a été en particulier exprimé le fait que l’essence de lavande, en tant que substance naturelle (et non chimique !) complexe nécessitait une réglementation spécifique. Le Préfet a souligné que suite à la mise en place de la règlementation REACH (réglementation communautaire qui vise à évaluer les risques que représentent les substances chimiques (dont font partie les huiles essentiels) qui circulent sur le territoire européen) avait été mis en place un comité de suivi, lieu d’échange des professionnels avec les administrations nationales. Ce comité intégrant tous les acteurs professionnels intéressés ainsi que les services des ministères concernés (en charge de l’écologie, du travail, de l’économie, de l’agriculture et de la santé) devait être organisé et piloté par le ministère chargé de l’agriculture. Le Préfet s’est engagé à demander officiellement que ce comité de suivi se mette en place rapidement.

Le sénateur Jean-Baptiste Blanc a informé qu’il avait interpelé aussi déjà le ministre de l’agriculture à ce sujet.
Il a été mis en avant lors de cette réunion l’importance de cette production lavande/lavandin sur le département de Vaucluse (1er producteur français pour la lavande) que ce soit au niveau économique (pour l’agriculture et le tourisme), social (actifs agricoles, maintien de l’agriculture en zone de montagne sèche,…), environnemental (pollinisateurs, barrière aux incendies,…)…

Le lendemain 26 août 2021, Renaud Muselier , Président de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur, était reçu par les représentants régionaux de la filière lavandicole et en présence des Chambres d’agriculture Régionale, 04 et 84, des Conseils Départementaux (Présence de Dominique Santoni Présidente du Conseil départemental de Vaucluse) afin d'aborder de nouveau la problématique des huiles essentielles de lavande suite à la nouvelle réglementation européenne.