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Loup : la profession insiste pour des tirs de défense au-delà du plafond

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Tirant leur bilan des mesures expérimentales de 2019 de gestion du loup, les représentants des éleveurs demandent de nouveaux assouplissements. Et en premier lieu la possibilité de poursuivre les tirs de défense une fois le plafond de prélèvement dépassé. Une mesure qui avait déjà été retoquée par le Conseil d'État en décembre 2019.

Dans un courrier envoyé le 12 février au préfet coordonnateur du plan loup (envoyé à la presse le 28), le Caf Loup demande de « rétablir la possibilité pour les éleveurs de défendre leurs troupeaux à tout moment » par des tirs de défense simple, y compris une fois le plafond de prélèvement atteint.
Cette disposition avait été annulée par le Conseil d'État dans une décision du 18 décembre 2019. En 2019, le plafond de prélèvement a été fixé à 17 % des effectifs de loups, plus 2 % si ce seuil est atteint en cours d'année (soit 100 individus sur un total de 530). Une fois ce double plafond atteint, des tirs de défense simple pouvaient être accordés. C'est cette dérogation qui a été retoquée par le Conseil d'État.
Le Caf Loup (qui regroupe le syndicalisme majoritaire et les chambres d'agriculture) formule cette deman de dans le cadre de l'évaluation des mesures expérimentales de gestion du loup mises en place en 2019 (arrêté du 26 juillet 2019). Ce bilan servira de base au prochain arrêté encadrant les mesures de défense pour 2020.

Vers une « année 2020 ravageuse pour les troupeaux » ?

Dans leur courrier, les représentants des éleveurs demandent que le plafond de prélèvement puisse « être augmenté de 2 % en 2 % sans limitation chaque fois que des troupeaux sont attaqués par des loups et que les pla fonds de prélèvement sont atteints ». Et ce, « sans entamer le plafond de l'année suivante. » D'après la FNO (éleveurs ovins, FNSEA), « les services juridiques du préfet coordonnateur sont en train d'étudier notre proposition ». D'après le syndicat, elle aurait des chances d'être acceptée, « avec le risque que les loups détruits soient défalqués du plafond de l'année suivante ».
L'argument de la FNO pour justifier cette demande ? « On doit pouvoir garantir le droit des éleveurs à se défendre jusqu'à la fin de l'année. » Dans son courrier, le Caf Loup craint « une année 2020 ravageuse pour les troupeaux avec une pression de la prédation toujours plus forte et des zones de présence toujours plus grandes ». En 2019, « malgré le prélèvement de 100 loups, les attaques sur les troupeaux n'ont pas diminué. » Entre 2018 et 2019, « il y a malheureusement eu davantage d'attaques (+ 367) pour le même nombre de victimes », soit environ 10 000 animaux, rappelle le Caf.

Dossier unique et lieutenants de louveterie

Par ailleurs, le Caf Loup demande que les « assouplissements » pratiqués dans les cercles zéro soient « étendus à toutes zones de présence du loup », car « la gestion différenciée n'est pas acceptable. » Dans ces zones de prédation historique, les éleveurs ont accès aux tirs de défense mixte (intermédiaires entre simples et renforcés). Autre particularité : les prélèvements de loups peuvent être réalisés à partir du 1er juillet, au lieu du 1er septembre pour les autres territoires. Les professionnels en profitent pour rappeler leur demande d'élargir le critère de définition des cercles zéro (quinze attaques en trois ans), « qui ne correspond pas aux situations vécues sur le terrain ».
Les représentants des éleveurs souhaitent aussi « un dossier unique liant les moyens de protection et les tirs de défense simple » Le but : qu'un éleveur montant un dossier pour être aidé financièrement à protéger son troupeau bénéficie automatiquement des tirs de défense. Enfin, le Caf Loup estime « qu'il est nécessaire d'augmenter le nombre de lieutenants de louveterie » et propose donc de « lancer un appel à candidature et accepter tous les profils en capacité d'occuper la fonction de lieutenant de louveterie afin de décharger ceux qui sont actuellement sur le terrain ».