Pastoralisme : un recensement pour structurer la filière « Chiens de protection »
La pression de plus en plus forte de la prédation et l’engouement de la société pour l’élevage en plein air ont poussé les éleveurs à adopter de plus en plus fréquemment des chiens de protection pour leurs troupeaux.
Cependant il n’existe aucune structuration pour cette filière. L’institut de l’élevage (Idele) a été chargé par le ministère de l’Agriculture d’accompagner les éleveurs notamment dans leur choix et l’utilisation de leurs chiens de protection. Cela fait plus de 25 ans que les chiens de protection sont utilisés dans les Alpes mais les professionnels se sont rendus compte qu’ils ne les connaissaient pas vraiment. “ Il y a beaucoup de “on dit” mais il n’existe aucun suivi ou étude sur les races. Nous n’avons aucune certitude sur les races ” explique Barbara Ducreux de l’Idele. “ Il y a des tendances selon les races mais nous ne savons pas si cela relève plus d’une lignée ou de la manière dont l’éleveur les met en place que d’un véritable caractère ”.
Créer un réseau de naisseurs
En 2019, une filière « Chiens de protection » a été mise en place pilotée par l’Idele en partenariat avec le ministère, la Confédération paysanne, la Fédération nationale ovine, la Pastorale pyrénéennes, la Centrale canine, le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral. “ C’est une démarche collective, professionnelle, volontaire qui s’inscrit sur le long terme ” selon l’Idele.
“ Actuellement nous avons beaucoup d’éleveurs qui débutent ou qui ont un problème qui nous contactent. Nous aimerions créer un réseau avec des éleveurs pour qui cela se passe bien, pour qu’ils puissent partager leur expérience et présenter ce qu’ils ont réussi à bien faire et ce qui marche chez eux ”, poursuit Barbara Ducreux.
Cette démarche vise donc à tisser du lien entre éleveurs-utilisateurs en les aidant à se structurer et à partager leurs savoirs, savoir-faire et expériences ; identifier des éleveurs-utilisateurs intéressés pour s’engager dans une démarche organisée de production de chiots ; mieux conseiller les (futurs) utilisateurs et faciliter l’introduction et l’utilisation des chiens de protection ; prévenir les inconvénients en lien avec le multi-usage du territoire et améliorer son acceptation par les autres usagers ; valoriser le travail des éle-veurs-utilisateurs, à faire du chien de protection un sujet technique au même titre que celui de l’élevage des animaux d’élevage et à redon-ner de la confiance vis-à-vis de cet outil de travail.
La première étape de cette structuration consiste en un recensement des chiens de protection.
Il doit permettre de disposer d’une photographie de la population des chiens au travail. Il aidera le processus de sélection en raisonnant mieux les accouplements, à partir des généalogies et des qualités et défauts d’un maximum de chiens sur plusieurs générations et de créer un réseau d’éleveurs-naisseurs de chiots de protection, adhérant à une Charte nationale de bonnes pratiques d’élevage. “ Nous partons vraiment de zéro et notre objectif est d’écrémer par le bas et d’arrêter de faire se reproduire des chiens qui ont des tares ou de mettre fin aux croisements aléatoires pour repartir sur une base de chiens dont on améliorera la qualité avec une reproduction raisonnée ”, précise Barbara Ducreux.
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Lire l'article complet paru dans L'Espace Alpin n° 385 du 19 février 2021
Les agents recenseurs :
- Alpes-de-Haute-Provence : Simon Merveille (04140 Auzet) : 06 74 37 92 43 ; Raymond Riera (04870 Saint-Michel-l’Observatoire) : 07 86 29 45 41
- Hautes-Alpes : Béatrice Reynaud (05400 Chabestan) : 06 32 75 73 08 ; Claire Lapie (26560 Ballons) : 06 17 44 70 68