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Savournon : le pari gagnant de l’œuf de plein air !

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Sébastien Achard élève 13 500 poules pondeuses, un élevage plein air sur lequel il a misé il y a 17 ans en anticipant le succès d’un produit de qualité payé au producteur à son juste prix

En 2014 Sébastien Achard s’est lancé à Savournon dans l’élevage de poules pondeuses plein air, en dépit d’un contexte alors peu propice à ce type d’activité. “ À l’époque dans les Hautes-Alpes, il n’y avait plus qu’un producteur qui allait partir en retraite et le groupe Alp’œufs recherchait activement des éleveurs ” relate-t-il. “ Du coup je me suis intéressé à cet élevage. Mais ça a été la croix et la bannière pour m’installer ”.

Sur ce territoire d’élevage axé sur l’agneau et les bovins, ses interlocuteurs en effet n’y croyaient guère. “ On me disait que si cette production n’existait quasiment pas dans le département, c’est que ça ne devait pas marcher ”. Mais Sébastien ne se laisse pas dissuader. Il se renseigne, visite des élevages, des intégrateurs, des bâtiments… L’œuf de plein air n’est pas encore tendance mais l’agriculteur mise sur la montée en puissance de la référence qualité pour ce produit de base, ingrédient récurrent des compositions alimentaires.

Son intuition va se vérifier et sa ténacité va payer. Il s’installe avec 6 000 poules et traverse des débuts compliqués. “ Les premiers temps on n’arrivait pas à valoriser tous les œufs alors que le prix de revient du produit plein air est beaucoup plus élevé que l’œuf de poule en cage. Il fallait déclasser les œufs pour les vendre. Le plein air et le bio se sont ensuite développés ” et pour répondre à la demande Sébastien va transformer son élevage en 2015. Il opte pour un système volière à étages lui permettant d’accéder à une homologation pour 14 000 animaux. D’une longueur de 85  mètres et d’une superficie de 800 m², ce bâtiment précurseur est alors le troisième du genre à avoir été implanté en France.

Le cheptel de Sébastien se monte à ce jour à 13 500 poulettes pour une production de 80 000 à 90 000 œufs par semaine. Outre la quantité, souligne-t-il, “ nous avons amélioré les performances et le bien-être des poules ”  lâchées à l’extérieur quotidiennement, hormis les jours de mauvais temps.

La structure est équipée d’une emballeuse automatique qui ramasse les œufs. “ Nous les trions puis ils partent au centre de Gap où ils sont retirés par rapport au calibre, au poids, à la couleur. Ils sont ensuite mis en boîtes et tamponnés avec la date de ponte et le numéro du producteur ”. Au premier tri, sont retirés les œufs sales et fêlés qui partent en casserie pour être lyophilisés et dirigés vers l’industrie agroalimentaire et la restauration collective. 

Nadia Ventre (L'Espace Alpin)

Lire l'article complet paru dans L'Espace Alpin n° 379 du vendredi 20 novembre 2020