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Transmission : Échanger pour optimiser les conditions de reprise

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Une réunion tenue s’est à Manosque pour mettre en présence les cédants, les repreneurs éventuels et les structures d’accompagnement.

Préparer une retraite bien méritée, transmettre son exploitation en toute sérénité, étudier les meilleures possibilités juridiques et fiscales, identifier un repreneur fiable et s’assurer un revenu satisfaisant pour ses vieux jours, telles sont les arcanes de la transmission d’une exploitation agricole pour un prétendant à la retraite.
En fait tout se résume en quatre questions, les obstacles et les solutions, les démarches et les accompagnements possibles.

Aux manettes de cette rencontre le Point d’Accueil Transmission de la Chambre d’agriculture 04 (PAT) représenté par Maïté Martinez et l’association pour le développement de l’emploi agricole et rural 04 (ADEAR 04) représenté par Coralie Gautier qui avant la réunion nous confiait « ça se présente bien. Nous avons voulu un format plus convivial que le forum classique et articuler le lieu entre les acteurs. Le concept n’est pas nouveau, mais nous avons intégré cette année la Safer, la MSA, les financeurs et des témoignages d’agriculteurs qui réfléchissent à leur transmission d’exploitation ». Elle a rappelé que la majorité des agriculteurs bas-alpins avait plus de 50 ans et pas de repreneur identifié. « De plus il y a une vraie pression foncière dans le département. Nous souhaitons éviter les agrandissements excessifs et privilégier les nouvelles installations ».

Les chiffres sont éloquents, 78 % des fermes ont disparu depuis 40 ans, dès 2020, plus de 50 % des agriculteurs atteignent la retraite sans repreneur connu.

Des témoignages

Après les mots de bienvenue, Mickaël Juran élu à la Chambre d’agriculture, référent sur le volet transmission, a rappelé la genèse de cette thématique depuis 2012 et esquissé les compétences du Point accueil transmission.

Yoann Le Lay, président de l’ADEAR 04, structure co-organisatrice de cet événement, a rappelé les objectifs de la journée.

Parmi les intervenants, Francis Chaix, agriculteur hôte (Earl Côteaux de Valveranne en arboriculture, poulets, oliviers, céréales), a témoigné de sa situation : « J’arrive à 60 ans, mon fils devrait reprendre. Je souhaite en apprendre de ceux qui sont passés par là. Transmettre est un souci, il faut trouver la bonne formule pour préparer ensemble le futur. Je veux entendre des réponses pour trouver le bon chemin ». Son fils qui va reprendre l’exploitation s’est interrogé sur les formes de partenariat, avec des associés ou des employés.

Joël Corbon, retraité, caprin à Limans a déjà transmis son entreprise hors cadre familial, « et le parcours n’a pas été tranquille. Je suis installé depuis 25 ans, sur 13 candidats nous avons retenu un couple, mais trois mois après ils sont partis avec le matériel. Donc tout est à refaire ».

Caroline Paolasso, 45 ans, fille d’agriculteur est en relation avec un viticulteur pour céder tout ou partie de ses cultures (sur 15- 20 ha). « J’attends des infos, comment transmettre, vendre ou louer, quels montages ? ».

Richard Rougon, 58 ans, éleveur à Seyne-les-Alpes (porcs, bovins, transformation à la ferme, fourrage, vente directe), travaille en famille, à la recherche d’un associé au regard de la charge de travail et dans le but de transmettre. « J’ai passé une offre au répertoire départemental d’installation (RDI) de la chambre d’agriculture, et nous avons eu un contact positif à suivre, un parrainage dans un premier temps pour 2020 ».

L’intervention de Laurent Vinci- guerra, directeur départemental de la Safer était attendue. « Nous ne nous occupons que du foncier, nous accompagnons les ventes. On s’adresse à nous pour les montages financiers particuliers car souvent le recours à un tiers met de l’huile dans les rouages. Le bail à ferme est comme un contrat de mariage ».

Pour Maïté Martinez, le bilan de cette rencontre a été largement positif. « Il faut renouveler ces rencontres sur différents territoires car nous avons eu une trentaine de personnes, plus que prévu, beaucoup d’acteurs du monde agricole qui ont pu débattre ».