
Un créneau à exploiter pour une région experte en production de blé dur

Une visite des essais réalisés par Agribio 04 et Arvalis en partenariat notamment avec les Chambres d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence et des Bouches-du-Rhône a été organisée sur la commune de Dauphin le 19 juin.
Un rendez-vous destiné à présenter le projet « Biodur Paca ». Financé par le FEADER grâce au soutien de la région Sud-Paca et de l’Union européenne, ce projet intéresse particulièrement les pastiers et les meuniers, de plus en plus demandeurs de blé dur bio pour construire une filière pâtes alimentaires AB encore quasi-inexistante.
« Il y a un peu de production en Camargue, mais qui reste vraiment très limitée, donc l’enjeu est de développer cette filière », explique Stéphane Jézéquel d’Arvalis.
S’il ne s’agit pas à proprement parler de créer une filière exclusivement locale, force est de constater que « la région Paca a les caractéristiques climatiques et de terroir idéales pour faire du bio en céréales. Donc, on peut penser que ce sera un créneau vraiment intéressant pour le Sud-Est », pointe-t-il. « Ce qui fait la rentabilité de la filière blé dur bio, c’est le prix qui est autour de 550 €/t, soit deux fois et demi le conventionnel. Cela peut représenter une opportunité vraiment intéressante pour les producteurs bio, mais aussi les producteurs conventionnels qui sont sur des terrains vraiment difficiles car ce qu’ils perdront peut-être en rendement, ils le récupèreront largement en marge parce qu’il y a une demande très forte de la filière ».
Parmi les pastiers qui louchent vers le blé dur bio et qui, d’ailleurs, étaient présents ce 19 juin, figurent Panzani ou encore Alpina Savoie, mais aussi de plus petits pastiers comme Lazzaretti et Coquelicot Provence.
« Nous souhaitons développer la filière blé dur bio parce que ça répond à des demandes, parce que le produit est sain et naturel, mais aussi parce que le bio se généralise », explique Jean-François Mas, de Panzani, qui n’entend pas pour autant opposer le bio au conventionnel. « Il y a une palette de productions, une palette d’attentes, et je crois que le bio, qui était assez peu présent, aura sa place », estime le responsable des achats blé dur de Panzani, ravi de constater la qualité des essais. « Au travers de ces essais, on voit bien que l’on tient compte du besoin de l’aval et c’est ce qui nous permettra d’aller plus vite ».
Un moyen également de recentrer la filière sur une production locale. « Le Sud-Est est une région experte en production de blé dur et qu’elle mette à profit cette expertise pour développer une filière, ça a du sens ».
Dans la suite de l'article :
Déterminer les variétés les plus adaptées aux conditions bio et provençales
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