Une nouvelle stratégie pour les sols européens pour 2030
Or ces sols sont à l’origine de près de 95 % des aliments consommés et abritent plus de 25 % de la biodiversité dans le monde. Ils constituent avec les océans et les forêts, un important réservoir à carbone, permettant de limiter le réchauffement climatique. Dans son document, la Commission européenne rappelle que chaque année sur le vieux continent, ce sont environ un milliard de tonnes de terres qui sont emportées par l’érosion et qu’environ 50 000 km² de tourbières sont drainées à des fins agricoles. L’artificialisation des terres est également un phénomène que l’Europe entend éradiquer. Surtout, 25 % des sols présentent un risque élevé ou très élevé de désertification, souligne le document de la Commission. Pour que les sols puissent retrouver une « bonne santé », la Commission a mis en place un dispositif appelé « Tester votre sol gratuitement », afin de promouvoir une gestion durable des sols par la Pac et partager les bonnes pratiques. Ce dispositif financé par le programme LIFE, la Pac et la mission d’Horizon Europe « Un pacte pour des sols sains en Europe », sera complété, fin 2022, par un cadre juridique pour la certification des absorptions de carbone (fin 2022).
L’objectif est double : que les agriculteurs recourent « davantage aux pratiques de gestion durable des sols » et qu’ils puissent être, in fine, rémunérés pour le stockage du carbone et la fourniture de services écosystémiques.
-20 % d’engrais
Le 14 décembre prochain la Commission présentera son projet de « certificat de santé de sols » qui, s’il était adopté, pourrait être rendu obligatoire lors de transactions, d’ici 2024. Ce certificat concernerait dans un premier temps des terres saines et exemptes de tous contaminants majeurs ou émergents (métaux lourds, etc.). La Commission qui souhaite que les sols bénéficient du même niveau de protection juridique à l’échelle de l’Union que l’eau et l’environnement marin prépare un cadre législatif sur la santé des sols pour 2023. À travers lui, elle fournira une définition des concepts « d’artificialisation des terres » et de « mettre un terme à l’augmentation nette de la surface de terres occupées ». Ce cadre juridique qui devrait être « contraignant » devrait proposer un « objectif de réduction des pertes de nutriments d’au moins 50 %, entrainant une réduction de l’utilisation d’engrais d’au moins 20 % », précise le document de la Commission. Toutes ces actions devraient permettre aux sols européens de retrouver une « bonne santé », c’est-à-dire que les sols sont capables d’assurer la « production alimentaire et de biomasse y compris dans l’agriculture et la foresterie, absorber, stocker et filtrer l’eau ainsi que transformer les nutriments, fournir la base de la vie et de la biodiversité, agir comme réservoir carbone ou encore, agir comme source de matière première ».
ActuAgri
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