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Vers une régulation des populations de loups ?

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Le CAF Loup demande la « réouverture en urgence du plan loup 2018-2023 ».

Dans une note publiée le 21 décembre, le préfet coordonnateur Pascal Mailhos annonçait que « le nombre maximum de spécimens de loups (mâles ou femelles, jeunes ou adultes) pouvant être tués était fixé pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2019 à 43 loups », ce qui correspondait à 10% de l’effectif moyen estimé à l’issue du suivi hivernal 2017-2018 de la population de loups.
Or, l’ONCFS avait annoncé début décembre que le seuil de 500 loups, correspondant au seuil de viabilité de l’espèce serait probablement dépassé en sortie d’hiver. Seuil à partir duquel, selon le plan loup, le dispositif de gestion de la population de loups serait réexaminé.

A la demande du CAF Loup, rassemblant la FNSEA, le FNO, JA, les Chambres d’agriculture et depuis peu la Fédération nationale bovine, une réunion avec le préfet coordonnateur s’est tenue le 7 janvier, à l’occasion de laquelle les organisations agricoles ont « réclamé la réouverture en urgence du Plan loup 2018-2023 ». Parmi les craintes du monde agricole : celle de voir le plafond initial réévalué à la hausse. Sur ce point, la profession est rassurée. « Le plafond de 500 loups comme seuil de viabilité de l’espèce est acté », se félicite Edouard Pierre, en charge du dossier prédation à JA 05. « L’objectif sera de stabiliser la population à 500 individus, ce qui pourrait donner lieu à la possibilité de prélever des loups à hauteur de 20 % de la population ». Un point qui sera probablement très débattu lors de la prochaine réunion du Groupe national loup, programmée le 15 février…

Des meutes de neuf à 10 individus

Ce n’est pas la seule avancée de la réunion du 7 janvier. « La volonté du préfet coordonnateur est de donner plus de latitude aux préfets de département, ce qui était demandé depuis le début par le CAF Loup. Il souhaite également augmenter le nombre de louvetiers et encourage les éleveurs à demander des tirs de défense et de défense renforcée. Quant à la brigade loup, elle continuera à intervenir dans les cas où la pression de prédation est particulièrement problématique ».
Si l’ONCFS n’a pas encore confirmé son pronostic, l’atteinte effective du seuil de viabilité ne fait apparemment aucun doute. « Compte tenu de la prédation et de l’augmentation du nombre de meutes, il est évident qu’on a dépassé le nombre de 500 loups », pointe Edouard Pierre qui explique : « on pensait qu’un territoire comme les Hautes-Alpes pouvait accueillir six à huit meutes au maximum. Mais on se rend compte que le territoire des meutes diminue, ce qui permet l’implantation de nouvelles meutes et on en compte aujourd’hui le double. De plus, leur taille a sensiblement augmenté depuis ces dernières années. On a de plus en plus de meutes de neuf à 10 individus sur nos départements alpins ». Ce qui expliquerait logiquement l’augmentation du nombre de victimes par attaque, en particulier dans les AHP, en dépit des moyens de protection mis en oeuvre. « C’est dommage d’en arriver à tant de sacrifices pour que l’Etat se rende compte enfin de l’impact de la prédation sur nos élevages de montagne », regrette le jeune éleveur.   


Au 30 novembre, le nombre de victimes du loup en cours d’indemnisation était de 12 031, dont 2 124 dans les Alpes-de-Haute-Provence (contre 1 446 en 2017 à la même date) et 1 274 dans les Hautes-Alpes (1 150 l’année précédente). Le nombre de constats en cours d’instruction était de 3 514, dont 636 dans les Alpes-de-Haute-Provence (522 en 2017) et 343 dans les Hautes-Alpes (262 en 2017).


St.M.C.