Vingt agneaux tués sur la commune de Reillanne
Une brebis morte, deux brebis grièvement blessées et vingt agneaux âgés de deux mois mis en pièce. C’est le triste bilan d’une attaque survenue très probablement dans la matinée du 10 mai sur une exploitation installée à Reillanne, alors que les animaux étaient enfermés en parc électrifié.
Avec un cheptel de 110 ovins viande, Laetitia Chiarlone, qui gère l'exploitation depuis le départ en retraite de son compagnon Robert Bernard, a également acquis 40 brebis laitières corses dans le cadre de l’ouverture toute récente d’un atelier de transformation. Un atelier destiné à se développer puisque le troupeau devrait atteindre les 70 têtes dans un proche avenir. L’intégralité de la production de l’exploitation est commercialisée en vente directe. Jusqu’à présent, les éleveurs n’avaient jamais subi d’attaque.
« Les brebis sont très rarement sans surveillance. La plupart du temps, je les garde et je les parque très peu », explique Robert Bernard, peu enthousiaste à l’idée de devoir se doter de chiens de protection. « J’ai eu un patou, mais on me l’a empoisonné, alors je n’ai pas voulu en reprendre. Là, on va y réfléchir », lâche-t-il sans conviction. S’il craint que la présence des molosses crée des conflits d’usage, force est de constater que les attaques sur ce secteur du Luberon se sont multipliées au cours des dernières années. Pour l’heure, l’éleveur retraité qui continue à faire le berger avoue son impuissance devant cette évolution qui ne cesse de se dégrader. « Je vois les collègues tout autour qui ont des attaques sans arrêt. Je ne sais pas comment on va s’en sortir ».
Selon les chiffres publiés par la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, on comptait au 31 mars 1256 victimes indemnisables ou en cours d’instruction sur l’ensemble du territoire français (1292 victimes indemnisables en 2019). Si on ne comptait à la même date que deux constats dans les Hautes-Alpes (indemnisables ou en cours d’instruction) pour trois animaux tués contre 13 constats l’an passé pour 66 animaux tués, on en comptait d’ores et déjà une centaine dans les AHP pour 318 animaux tués au 31 mars (indemnisables ou en cours d’instruction), contre 65 constats pour 193 animaux tués en 2019.