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Voeux 2020 du Président Esmiol

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Frédéric ESMIOL, Président de La Chambre d’agriculture des Alpes de Haute-Provence, les membres du Bureau, le Directeur Général et l'ensemble du personnel, vous souhaitent une excellente année 2020.

Fidèle à la tradition, il m’est particulièrement agréable de souhaiter à toutes les agricultrices et à tous les agriculteurs ainsi qu’à l’ensemble des acteurs du monde rural bas-alpin, tous mes voeux de santé, de prospérité et de réussite professionnelle.

Des voeux 2020 auxquels je souhaite donner un écho particulier après une année 2019 qui n’aura épargné personne.

En effet, aux gelées du mois d’avril qui ont, une nouvelle fois en trois ans, lourdement sinistré le verger du nord Sisteron, s’est ajouté un épisode pluvieux automnal d’une rare intensité et dont la violence ainsi que la persistance n’ont pas permis de réaliser la totalité des semis ainsi que les dernières récoltes. Ce ne sera, malheureusement, qu’au retour des beaux jours que l’on mesurera les conséquences de cet excès d’eau.
Dans l’immédiat, rendez-vous est pris avec la Direction Départementale des Territoires pour étudier la situation des exploitations qui ont subi les affres des cours d’eau afin de leur apporter le soutien attendu.
Sur le plan économique, les prix agricoles demeurent inexorablement tirés vers le bas. C’est amèrement que nous constatons l’échec de la loi Egalim qui devait rétablir le rapport de force entre les producteurs et les distributeurs.


2019 n’a, malheureusement, pas plus répondu à l’incompréhension et au désespoir auxquels sont confrontés les éleveurs victimes du loup. Unanimement rejeté par la profession agricole, le plan loup 2018-2023 n’apporte pas de réponse au drame qui se vit quotidiennement dans nos campagnes. Si le relèvement du taux de prélèvement est un début de réponse à la régulation de la population lupine, faut-il encore, que l’on soit d’accord sur le nombre de loups à éliminer. Souhaitons que 2020 nous permette de convenir, avec les pouvoirs publics, d’une méthode d’évaluation de la population de loups fiable et partagée.

2019 a aussi été marquée par la montée de l’agribashing et le procès permanent des agriculteurs relayés sans vergogne par les médias.
Au nom de la santé et de la protection de l’environnement, on met au pilori tous les facteurs de production. Qu’il s’agisse du stockage de l’eau, de l’élevage des animaux ou de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, ce moralisme culpabilisant voudrait imposer l’écologisme au coeur du système de pensée et de décision. Partisan de la nuance, je suis convaincu, que ce n’est pas en opposant des systèmes, des catégories professionnelles, que l’on satisfera au véritable enjeu de la production d’une alimentation saine et durable.
Pour autant, je garde confiance en l’avenir et à l’intelligence de l’homme pour trouver les meilleures solutions politiques, scientifiques et techniques.

Malgré tout, 2019 a vu à l’échelle locale, plusieurs dossiers qui nous tenaient à coeur aboutir voire avancer significativement. Je souhaite à ce titre, saluer l’implication de notre Préfet et de la Direction Départementale des Territoires sur les dossiers agricoles. Dans le respect évident de nos prérogatives respectives, nous avons avec intelligence et discernement concrétisé la cartographie des cours d’eau, satisfait aux contraintes réglementaires de la gestion de l’eau dans les bassins déficitaires, mis sur les rails le projet de charte de bon voisinage, géré la prédation. Nous avons aussi mobilisé les acteurs économiques et territoriaux pour faire avancer le projet d’extension du réseau d’irrigation de Valensole et protéger les meilleures parcelles agricoles de la DLVA…

Le premier trimestre 2020 verra la finalisation des textes de la prochaine PAC, au moment où le Royaume Unis quittera l’union européenne. Dans ce contexte pour le moins incertain, il nous appartiendra de défendre un budget constant, le financement de l’hydraulique agricole, la reconnaissance de nos surfaces pastorales peu productives ainsi que la pérennisation des MAEC, tout en luttant contre la tentation d’une renationalisation de cette politique qui serait très préjudiciable à notre agriculture Bas-alpine.

Enfin, 2020 sera l’année de la transition agricole. Qu’il s’agisse de répondre aux enjeux du changement climatique, de satisfaire à des attentes sociétales ou de se démarquer commercialement, nous devons faire évoluer nos pratiques. Pour accompagner ces changements, je souhaite que cette nouvelle année nous donne le temps nécessaire à l’action locale pour conduire avec nos partenaires une politique agricole partagée et équilibrée. Une politique agricole assumée qui contribue positivement à la satisfaction des enjeux économiques, alimentaires et sociétaux de notre pays. Pour cela trois conditions doivent être réunies :
• Restaurer la confiance pour encourager l’installation et sécuriser l’investissement,
• Investir sur la recherche et l’innovation pour accompagner la transition agricole,
• Défendre un modèle économique agricole qui récompense le travail et permet la réalisation de nos projets.

Une bonne année 2020 à tous !


Frédéric ESMIOL
Président de la Chambre d’Agriculture des Alpes de Haute-Provence