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Dossier : Certifier pour valoriser

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À l’instar des signes officiels de qualité pour les produits, la demande des négociants et des consommateurs pousse les agriculteurs à faire certifier leurs exploitations. Ils le font souvent dans un souci de transparence et de valorisation de leurs pratiques

Des exploitations toujours plus vertueuses pour satisfaire les consommateurs

Déterminer quelle certification adopter n’est pas toujours tâche aisée. Toutes ont leurs avantages et leurs contraintes mais elles dénotent toutes de la qualité des produits et/ou de celle de l’exploitation dans son ensemble.

Agriculture biologique (AB), Haute valeur environnementale (HVE), vergers éco-responsables les certifications des exploitations sont de plus en plus demandées par les clients des exploitations qui veulent répondre aux exigences des consommateurs, qu’elles soient qualitatives ou environnementales.

Toutes ont leurs avantages, leurs contraintes et leurs spécificités qui peuvent varier selon les pratiques d’origine des agriculteurs. L’Agriculture biologique est l’un des Signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) au même titre que les AOP, les IGP ou le Label Rouge. Elle repose sur le maintien et le développement de la fertilité naturelle du sol, l’interdiction d’utiliser des produits chimiques de synthèse en production végétale et leur emploi restreint en élevage, le maintien et le développement d’un écosystème diversifié, le respect des besoins et du bien-être des animaux au sein des élevages, l’interdiction d’utilisation d’OGM. (...)

Lire et télécharger le dossier de L'Espace Alpin du 27 mai 2022 : La certification des exploitations

A lire également dans ce dossier

• Conseil stratégique phytosanitaire, une obligation pour les exploitations utilisant des produits phytosanitaires

Pour le renouvellement des certiphytos et donc pour continuer à utiliser des produits phytosanitaires, deux conseils stratégiques phytosanitaires (CSP) seront exigés.

Sont identifiés dans les textes : le conseil stratégique et le conseil de préconisation. Le conseil de préconisation n’est pas obligatoire mais il doit comme le conseil stratégique être réalisé par une structure indépendante de la vente des produits phytosanitaires. Le conseil de préconisation correspond au conseil phytosanitaire déjà en vigueur : « je constate telle maladie, telle mauvaise herbe sur ma culture avec quel type de produit je peux traiter ? » (…)

• Accroître la rentabilité grâce au bio

Fabrice Bellet et sa femme Aurore ont entamé une conversion à l’agriculture biologique quand cette dernière a souhaité se lancer dans la transformation.

Depuis 2015 Fabrice Bellet a repris l’exploitation de grandes cultures de ses parents en plus de son emploi au Conseil départemental. La décision de passer les cultures en bio est venue au moment où Aurore, sa femme, s’est retrouvée sans emploi et a souhaité se lancer dans la fabrication de farines. « Ma femme est en train de s’installer, elle suit actuellement des formations, explique Fabrice Bellet. Avec un tel projet de transformation le bio était particulièrement bien approprié. En conventionnel cela n’avait pas grand intérêt car si je ne vis pas de mon métier d’agriculteur ma femme, elle, espère en vivre. » (…)

• Une réponse à la demande de la clientèle

Grégory Favier, arboriculteur à La Saulce, s’est lancé dans l’aventure des vergers écoresponsables il y a près de vingt ans. Un cahier des charges qui collait très bien à ses pratiques culturales.

Grégory Favier s’est installé en 2003 sur l’exploitation familiale et cela fait près de 20 ans que ses vergers sont labellisés « Vergers écoresponsables ». « C’était l’un des premiers critères de qualité dans le monde de l’arboriculture et dans l’engagement environnemental qui a existé, précise-t-il. Il n’y avait pas d’autres certifications et nous avions bien senti que les clients allaient en demander. Concernant nos pratiques cela n’a pas changé beaucoup de choses. Par exemple nous avions déjà des nichoirs à oiseaux, nous ne coupions pas l’herbe pour conserver les fleurs et favoriser le développement de la faune auxiliaire ». (…)

• Valoriser la ferme dans son intégralité

Damien Galland et ses associés sont éleveurs à Chauffayer dans le Valgaudemar, ils ont été les premiers à obtenir la certification HVE dans cette partie des Hautes-Alpes.

Depuis le début de leur activité, la famille Galland a mis au cœur de ses pratiques la recherche constante de la qualité. C’est pourquoi, ils étaient déjà labellisés Agriculture biologique. Donc, quand lors d’une visite de la Chambre d’agriculture, ils ont eu vent de la certification HVE, ils ont décidé de se lancer. « Le bio valorise les produits, la HVE c’est la ferme dans sa globalité qui se distingue, explique Damien Galland. Les deux labels se complètent. En plus, on nous avait expliqué que cela pouvait nous ouvrir des marchés. Bon… pour le moment ce n’est pas flagrant mais peut-être est-ce parce que tout ne s’est pas encore bien mis en place. » (…)

• Une conversion très bénéfique à tous les niveaux

À Manosque Claude Angelvin est passé au bio depuis 2016. Un changement impulsé par sa femme, infirmière, qu’il ne regrette pas du tout.

L'adage veut que « Derrière chaque grand homme se cache une femme ». Eh bien, en agriculture il se vérifie parfois comme dans le cas de Claude Angelvin qui a décidé de convertir son exploitation en agriculture biologique à la suite de la suggestion de sa femme, infirmière, qui déplorait l’abondance de traitements dans ses cultures. (…)

• Répondre à la demande des négociants

À Pierrevert, dans les Alpes-de-Haute-Provence la cave coopérative Petra Viridis s’est lancée dans une démarche de groupe pour produire une cuvée à Haute valeur environnementale.

Retardés par la crise sanitaire et le gel de l’an dernier les coopérateurs de la cave des vignerons de Pierrevert ont repris leur démarche de certification Haute valeur environnementale (HVE) dont l’idée a germé depuis quelques années déjà.  
« Nous avons de la demande au niveau de la grande distribution et des négociants au niveau de cette certification, explique Frédéric Port, le président de la cave. Il était plus simple de se lancer à l’échelle de la cave qu’individuellement. Aujourd’hui nous sommes dans les pré-audits. C’est assez compliqué pour nos adhérents car beaucoup sont en polycultures et c’est toute l’exploitation qui doit se convertir. Certains d’entre nous qui faisons des portes-graines n’y arriveront certainement pas car elles demandent trop d’intrants et trop d’eau. C’est vraiment dommage de ne pas pouvoir séparer les cultures car seules les exploitations totalement viticoles ont des chances de rentrer dans la HVE ». (…)