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10 ans d’engagement : les fermes DEPHY viticoles du Var toujours aussi performantes !

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La bonne dynamique de réduction des produits phytosanitaires au sein du réseau viticole DEPHY-Ecophyto du Var se poursuit, avec avec un réengagement effectif pour 2022-2026. L'occasion de faire un bilan sur ce collectif de viticulteurs innovants après 10 ans d'engagement Dephy !

Entre 2010 et 2015, les premiers résultats étaient déjà très encourageants avec :

  • des baisses significatives d’intrants pour chaque membre du réseau
  • dès 2013, 80% des exploitations avaient déjà atteint l’objectif initial de réduire de 30% leurs intrants phytosanitaires.

En 2016, conscients qu’une marge de progrès existe encore sur leurs exploitations, 8 viticulteurs se sont réengagés dans la démarche, rejoints par 2 nouvelles exploitations. Malgré des millésimes difficiles (grosse pression mildiou en 2018, traitements obligatoires insecticides de lutte contre la flavescence dorée pour deux membres du réseau), les résultats sont toujours positifs et les viticulteurs continuent encore de progresser.

Pour tous, l’objectif reste clair pour ce nouveau réengagement 2022-2026 : continuer de réduire significativement l’utilisation de produits chimiques, ou maintenir un niveau bas de leur utilisation, tout en maintenant un niveau économique performant.


Présentation rapide du réseau DEPHY Fermes viticoles

Ce réseau a été mis en place en 2011. Il regroupe 10 exploitations viticoles du Var représentatives de la diversité des exploitations de la filière varoise : 3 coopérateurs, 4 vignerons indépendants et 3 vendeurs de raisin sur pied. 5 exploitations sont en viticulture biologique (dont 1 en HVE) et 5 en conventionnel (dont 1 en HVE). Les exploitations sont disséminées sur plusieurs communes du Var.

⇒ Le but est que chaque viticulteur puisse se retrouver dans une situation, et comprendre l'approche DEPHY du système dont il est le plus proche.


Des leviers d’efficience facilement transférables

Ces résultats sont d’autant plus intéressants que les leviers techniques mobilisés pour réduire les doses sont facilement transférables aux autres exploitations viticoles du Var.

PRINCIPAUX MOYENS MOBILISÉS

  • l'adaptation du nombre de traitements à la pression parasitaire grâce à l’observation des bio-agresseurs, la consultation de bulletins d’information phytosanitaires, météo.
  • les viticulteurs DEPHY s’orientent de plus en plus vers des prises de décisions à la parcelle avec des traitements au cas par cas, stratégie qu’ils privilégiaient peu avant leur engagement dans la démarche. Cependant, le découplage des stratégies oïdium et mildiou, qui permettrait d’éviter certains traitements inutiles, est encore un peu difficile à mettre en place.
  • l’adaptation de la dose et du volume de produits appliqués en fonction de l’avancement de la végétation et de la pression parasitaire, ainsi que l’utilisation de plus en plus de produits de biocontrôle.
  • investissement et meilleure utilisation du matériel, essentiellement grâce au bon réglage du pulvérisateur ; pratique quasi généralisée dans le réseau.
  • l'accompagnement à l’arrêt des herbicides même en conventionnel
  • un travail sur la vie biologique des sols
     

L’analyse des IFT (Indicateur de Fréquence de Traitements) confirme la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires :il permet de suivre la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Il comptabilise le nombre de doses homologuées utilisées en moyenne sur un hectare au cours d’une campagne de protection. Il englobe les traitements phytosanitaires et herbicides. Un traitement utilisant un produit phyto à la dose homologuée, sur la totalité de la surface de la parcelle, donne un IFT de 1. Ainsi, un anti mildiou utilisé à pleine dose correspond à un IFT de 1, à demi-dose, il correspond à un IFT de 0.5. La valeur de l’IFT de référence pour la région PACA est de  8,8.


Principaux résultats phytosanitaires

On constate une baisse de l’IFT chimique, hors produits de biocontrôle, de 64% en 10 ans et plus particulièrement :

  • de 47% entre les 3 millésimes d’entrée dans le réseau (2010-2011-2012) avec un IFT moyen de 9,55
  • un IFT moyen de 5,05 sur les trois derniers millésimes (2019-2020-2021)
  • un record en 2021, où l’IFT chimique du groupe est le plus bas depuis l’entrée dans le réseau, avec un résultat moyen de 4,62.


Des gains économiques qui se confirment pour les exploitations

La réduction des doses de phytosanitaires s’accompagne d’un gain économique. Sur le réseau, les coûts de ces intrants (hors coût de main d’œuvre) observent une baisse énorme :

  • en 2010, lors du point 0, le coût /hectare était en moyenne de 582€.
  • en 2019-2020-2021, ce coût moyen est de 273€/ha.


Ce gain est en partie dû à :

  • une tendance marquée à remplacer le désherbage chimique par du travail mécanique du sol et par plus de surfaces enherbées,
  • mais aussi par une réduction du nombre de traitements et le meilleur choix des produits.

Couplé à la bonne santé financière du Rosé en Provence, ces gains ont notamment permis des investissements en matériel plus performants, rendant possible des réductions de toujours plus importantes d'intrants phytosanitaires.

A noter que ces économies sont plus le fruit de la modulation des doses pour chaque traitement (grâce à la méthode Optidose® notamment, très utilisée par les viticulteurs du réseau) que du nombre de passages du pulvérisateur. En effet, le nombre de passages par exploitation (hors travail du sol) est assez homogène et stable depuis les trois dernières années. En moyenne, 7 passages de pulvérisateur ont été nécessaires pour assurer la protection du vignoble contre 8 à l’entrée dans le réseau DEPHY.
 

Un arrêt total des herbicides en marche

90% des exploitations engagées dans le réseau DEPHY ont arrêté l’utilisation de produits herbicides, même en viticulture conventionnelle. Aujourd'hui, l'objectif est que 100% des exploitations du réseau aient arrêté les herbicides d’ici à 2025.

Cet arrêt représente un gros travail technique et une refonte complète des systèmes de culture. Il a impliqué des investissements matériels, des tests d’outils, des mises en place de couverts naturels ou semés, détruits ou conservés… et a pris plusieurs années de travail sur les exploitations, qui sont toujours en quête de l’itinéraire technique optimal de travail du sol.
 

Moins de produits toxiques et cancérogènes

On constate aussi que les viticulteurs portent une attention toute particulière quant à la toxicité des produits utilisés, et notamment des produits CMR (Cancérigène, Mutagène, Repro-toxique) :

  • en 2010 on notait une utilisation moyenne de 3 produits CMR par calendrier de traitements, contre 0,37 aujourd’hui.
     

Aujourd’hui, la prise de conscience de la dangerosité de certains produits est unanime et forte, (8 exploitations en 2010 utilisaient encore des produits classés CMR).
 

S’améliorer encore ... et partager avec le plus grand nombre !

Les résultats obtenus sont une nouvelle fois encourageants, mais chaque membre du réseau se questionne encore beaucoup sur ses pratiques.

Pour tous, le travail va s’orienter aujourd’hui vers « Aller plus loin dans les bas intrants, et transfert local aux viticulteurs d’aujourd’hui et de demain », thème du Projet Collectif pour lequel les fermes pilotes se sont engagées pour le renouvellement 2022-2026.

Enfin, tous ont à cœur de partager leur expérience et sont prêts à s’investir dans la diffusion de leurs méthodes et de leurs nouvelles pratiques culturales auprès des futures générations de viticulteurs. C’est pourquoi, le projet d’échanges avec les étudiants des filières viticulture-œnologie du Var, initié en 2016, se poursuit.

Au niveau technique, les projets individuels se poursuivent avec notamment la volonté de trouver des alternatives au cuivre, tester et s’approprier les cépages résistants aux maladies et investir dans du matériel encore plus performant. Et la volonté de communiquer au plus grand nombre sur leur démarche, en allant jusqu’au Grand Public via des projets de dialogue territorial.
 
 

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Votre contact à la Chambre d'agriculture 83 :
Clémence BOUTFOL

Conseillère viticole
Ingénieure réseau DEPHY Fermes viticoles 83
04 94 99 74 15 - 06 14 52 08 32
clemence.boutfol@remove-this.var.chambagri.fr 
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