Concours de labour : Les aficionados du sillon se sont mesurés devant une foule enthousiaste
« Le labourage et le pasturage estoient les deux mamelles dont la France estoit alimentée. » Nombre de géné-ations ont été nourries à l’école de la République de cette fameuse phrase de Sully, le ministre d’Henri IV.
Parmi les très nombreux spectateurs du concours de labour qui ont suivi l’édition 2022 de Terre en Fête, certains n’ont pas manqué de se remémorer l’importance du labourage, et, partant de là, de l’agriculture dans le département, dans le pays.
« Il faut que la France soit agricole ! »
Parmi eux, un ancien président de la chambre d’agriculture, Michel Orcière, toujours prompt, à l’aube de ses 90 printemps, à louer sa profession agricole : « c’est une très belle journée pour nous, en particulier pour la jeune génération actuelle qui prend en mains le devenir de l’agriculture haut-alpine. Ce concours perpétue un savoir-faire ancestral, accompagné par le progrès mécanique. »
Dans les quartiers hauts de Gap, aux Eyssagnières, l’effervescence a régné deux jours durant. Samedi 3 septembre était dévolu au concours de labour départemental ; le dimanche fut celui du concours régional. Les deux ont été menés de main de maître par les membres du syndicat professionnel Jeunes agriculteurs 05 et, notamment, ceux du canton de Gap.
Édouard Pierre, le président départemental, était un homme heureux au moment de recevoir le préfet, les parlementaires et les élus départementaux.
Lionel Orcière, membre du conseil d’administration de la Chambre d’agriculture haut-alpine, a salué « le dynamisme des JA et des futurs JA » ; car, dans l’organisation figuraient des jeunes aspirant à l’installation. De façon imagée, il disait d’eux qu’ils « ont la volonté de tracer leur sillon ».
Christian Hubaud, vice-président du Département, agriculteur lui-même, insistait sur « la chance des Hautes-Alpes à posséder une telle agriculture et de tels jeunes agriculteurs », précisant qu’à ce jour, « un départ à la retraite est remplacé ». Une situation exceptionnelle dans une France qui perd des exploitants agricoles chaque année depuis des lustres. Et pourtant, Talleyrand n’avait-il pas prédit deux siècles après Sully : « Il faut que la France soit agricole ! » Ce qu’elle a été à plus de 90 % jusqu’au XIXe siècle.
L’agriculture conquérante des Hautes-Alpes
Les Hautes-Alpes déclinent encore une vocation agricole que le concours de labour met en lumière, à l’instar des autres territoires de l’hexagone. Deux catégories étaient en lice : le labour à plat et le labour en planche. Des nuances pas évidentes à percevoir pour les non-initiés. La règle essentielle est la même pour les deux, bien faire ! Des sillons rectilignes, au cordeau donc, de profondeur homogène, et une terre tranchée par les socs de charrue qui retombe pile poil dans le sillon précédent.
Au terme d’une longue série d’allers et retours, le conducteur du tracteur et son commissaire, sorte de guide qui l’accompagne, sont fixés par le jury. À ce jeu-là, les jeunes Alpins du Sud qui se sont particulièrement distingués sont : Antonin Bayle, le Bas-Alpin en « à plat », et le Haut-Alpin Jérôme Fournier « en planche ». Tous deux représenteront leurs départements au concours national qui se tiendra les 10 et 11 septembre dans le Loiret.
Laissons à Dominique Dufour, le nouveau Préfet des Hautes-Alpes, le mot de la fin : « Je vois ici une agriculture conquérante ! Les services de l’État qui sont autour de moi sont à vos côtés ». La louange est prise avec grand intérêt par Jeunes Agriculteurs et la promesse énoncée sera, elle, à l’épreuve des faits…
Maurice Fortoul
Article paru dans L'Espace Alpin n° 418 du 9 septembre 2022
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Parmi les très nombreux spectateurs du concours de labour qui ont suivi l’édition 2022 de Terre en Fête, certains n’ont pas manqué de se remémorer l’importance du labourage, et, partant de là, de l’agriculture dans le département, dans le Pays.