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Contrats saisonniers : les « bras étrangers » toujours bloqués

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Le recrutement de la main-d’œuvre saisonnière d’origine étrangère, indispensable dans le département des Bouches-du-Rhône, est toujours bloqué. Sans solution ou presque pour répondre aux besoins de la production estivale, les entreprises redoutent le pire.

Ils ont planté, ont tout pour produire mais ne sont absolument pas certains de pouvoir récolter. C’est la situation ubuesque dans laquelle se retrouve une grande partie des exploitations agricoles des Bouches-du-Rhône. Toutes les grandes filières du département sont concernées par le recrutement de main-d’œuvre saisonnière étrangère, actuellement à l’arrêt. Conséquence directe de la crise sanitaire qui immobilise le pays, depuis bientôt deux mois, la fermeture des frontières interdit toujours aux entreprises de pouvoir recourir aux contrats OFII espérés. Dans les campagnes l’inquiétude est montée d’un cran : dans le département, le groupement d’employeurs Réagir (Réseau d’exploitants agricoles groupés pour l’insertion rurale) – qui met à disposition environ 1 500 salariés par an – remue ciel et terre pour répondre aux besoins de main-d’œuvre des exploitants. Mais, comme l’indique son président, Éric Testud, “si l’on ne parvient pas à faire entrer les salariés OFII sur le territoire, nous ne pourrons pas fournir une main-d’œuvre en quantité suffisante, pour assurer les récoltes et les surcharges de travail. Il faut savoir que, sans la crise, les exploitations se trouvent déjà face à des difficultés pour recruter de la main-d’œuvre. On a toujours manqué de monde”. Ainsi, depuis ce printemps, des besoins sur l’asperge et la fraise n’ont pas été satisfaits. “Mais on observe aussi de gros producteurs de melons qui ne savent pas s’ils vont planter”, ajoute Éric Testud. Sans compter les producteurs de légumes ratatouille et de fruits, à qui le groupement répond déjà “qu’il n’y aura pas suffisamment de candidats disponibles”. Mais, quand les représentants de la profession s’évertuent, depuis des semaines, à faire entendre les besoins des exploitants maraîchers ou arboriculteurs, l’administration, elle, semble sans réponse. Comme l’explique le président de la FDSEA 13, Patrick Lévêque, tous les leviers ont pourtant été activés pour débloquer la situation dans les temps. “Depuis des semaines, nous ne cessons d’insister sur la condition catastrophique dans laquelle vont se retrouver les exploitations, si elles ne peuvent recourir à la main-d’œuvre salariée étrangère, que ce soit au niveau national, avec le soutien de la FNSEA et de l’APCA, ou au plan lo-cal, dans le cadre des réunions que nous tenons, semaine après semaine, avec la DDTM ou la Direccte.” Mais de réunions en visio-conférences, les réponses incertaines sur l’introduction de contrats OFII ont, depuis, laissé place au pessimisme de la part des autorités compétentes

Source : Agriculteur provençal du 11mai 2020 . Auteur Emmanuel DELARUE


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