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Dossier Filière PAPAM : L’angoisse après l’embellie

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Après des années fastes durant lesquelles des centaines d’hectares de Plantes aromatiques à parfum et médicinales (PAPAM) ont été plantés avec des cours très rémunérateurs pour les producteurs.

Depuis deux ans, l’heure est à l’inquiétude chez les producteurs alpins avec des prix et une demande en chute libre. Une situation économique fragile qui fait craindre le pire pour l’avenir mais qui n’empêche pas la filière d’innover et de se battre pour maintenir son niveau de performance et de qualité.

Au programme de ce dossier, retrouvez différents articles, interviews, reportages... :

• Une réaction collective pour faire face à un marché qui arrive à saturation

La production de Plantes aromatiques à parfum et médicinales se retrouve confrontée à plusieurs facteurs mettant à mal sa production.  Les professionnels se mobilisent pour essayer d’enrayer la chute et préparer l’avenir.

Laurent Depieds, président du Comité des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (CPPARM) mais également élu à la Chambre d’agriculture 04, président de coopérative et président de la FDSEA 04 plante directement le décor en citant une phrase célèbre de Jacques Chirac : « La maison brûle mais tout le monde regarde ailleurs ». Le marché des PAPAM est aujourd’hui saturé et plusieurs facteurs sont en cause notamment la multiplication des surfaces mais également les contraintes réglementaires.(.…)

Lire le dossier complet paru dans L'Espace Alpin n°500 du vendredi 8 avril 2022

À lire également

• Accompagner et aiguiller les producteurs

Cultures emblématiques des Alpes-de-Haute-Provence les PAPAM font l’objet de beaucoup de projets et d’essais suivis par la chambre d’agriculture

Sarah Parent, la conseillère en agronomie et production du végétale à la Chambre d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence travaille sur plusieurs essais en partenariat notamment avec les autres Chambres d’agriculture de la région, le Crieppam ou Agribio 04. (…)

• Bâtir une filière de production pour soulager la nature

Dans les Hautes-Alpes, les cultures PAPAM sont beaucoup moins répandues que dans les Alpes-de-Haute-Provence cependant de nombreux essais sont en cours. Le projet Végét’Alpes veut développer la filière tout en préservant sa spécificité montagnarde.

Fort de ses atouts, que sont son climat à la fois méditerranéen et alpin, la présence d’eau pour l’irrigation, sa place de premier département bio de France, le département des Hautes-Alpes avait une carte à jouer dans le monde des PAPAM.  
Conscients de tout cela quatre partenaires : Acanthis Laboratoire, Agribio 05, l’université de Grenoble Alpes - Jardin du Lautaret et l’Agence de développement qui se charge de la coordination, se sont lancés dans la recherche de financements notamment européens via le programme Leader. (…)

• Une recherche pragmatique au service de l’évolution de la filière

Le Centre régionalisé interprofessionnel d’expérimentation en plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Crieppam) basé à Manosque mène de nombreux essais afin d’aider les producteurs à s’adapter.

Le Centre régionalisé interprofessionnel d’expérimentation en plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Crieppam) est une association interprofessionnelle qui regroupe à la fois les acteurs de l’amont et de l’aval de la filière PAPAM et qui œuvre pour les producteurs. Son rôle est de les aider à s’adapter aux enjeux et aux évolutions de la filière qu’ils soient climatiques, sociétaux ou environnementaux. (…)

• Remettre en harmonie l’offre et la demande

Jean-Michel Cotta est le président de la SCA3P, l’une des plus grosses coopératives françaises dans le domaine des plantes à parfum. Il porte un regard pessimiste sur l’état du marché actuel. 

En France, chaque année sont produites 2 000 tonnes de lavandin dont 50 % dans les Alpes-de-Haute-Provence et il y a dix ans les volumes étaient de 1 300 tonnes. « Jusqu’à il y a trois ans le marché était déficitaire donc les prix se sont envolés avec une augmentation régulière sous l’influence de l’offre et de la demande, explique Jean-Michel Cotta, le président de la coopérative SCA3P. Mais il y a trois ans le point d’équilibre a été atteint à un prix si élevé qu’il a incité les utilisateurs à reformuler leurs gammes afin de faire baisser la part de produits naturels ». (…)

• « Le jeu en vaut-il la chandelle ? »

À Rosans, dans les Hautes-Alpes, une vingtaine de coopérateurs exploitent une distillerie et sont également victimes de la chute du marché même s’ils produisent des volumes inférieurs à leurs collègues bas-alpins.

Comme ses homologues bas-alpins Jérôme Morin le président de la coopérative Lavande des Alpes est très inquiet de la situation actuelle, inédite pour lui alors qu’il est installé depuis 1997. « À la fin des années 1990 les prix étaient bas mais au moins on écoulait tout, raconte-t-il. Ensuite, j’ai connu la remontée des cours, les quotas, leur fin car on manquait d’huile avec des cours incroyables. Aujourd’hui, les prix sont très bas et si dans les années 1950 on pouvait garder sa production, de nos jours le contexte a changé, et on ne peut pas se permettre de payer la distillation et de garder l’huile essentielle. Et encore, nous avons de la chance car nous travaillons avec un grossiste qui nous achète notre huile depuis toujours ce qui nous permet de laisser filer notre petit lot. (…)

• Beaucoup d’incertitudes qui planent

Bernard Granet est président de la coopérative « Provence parfum Ventoux », forte de 160 coopérateurs répartis dans quatre départements. Eux aussi sont fortement impactés par les turbulences du marché.

La coopérative « Provence parfum Ventoux » couvre un large secteur de la zone historique de production de lavande et de lavandin : la Drôme, les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse et le Gard. Une zone historique qui est victime selon le président de la coopérative Bernard Granet d’une concurrence de plus en plus forte. (…)

• Prendre la mesure de la problématique pour stabiliser la situation

Le président de l’Association de producteurs d’huiles essentielles de Haute-Provence (APHEHP) Christophe Rouvier se retrouve lui aussi face à une situation compliquée et à un marché ralenti.

L’Association de producteurs d’huiles essentielles de Haute-Provence (APHEHP) compte une dizaine d’exploitations réparties sur le plateau de Valensole, dans la vallée de l’Asse et aux alentours de Banon. Comme ses confrères Christophe Rouvier, son président, a constaté une grosse augmentation des surfaces avec une augmentation des prix jusqu’il y a deux ans et un retournement du marché. (…)

• La désillusion après des débuts plein d’espoir

Lionel Martin exploite 7 hectares dans les Hautes-Alpes à Trescléoux après avoir été arboriculteur pendant 18 ans. Il vit pour l’instant de sa seconde activité de paysagiste.

Après 18 ans passés dans l’arboriculture, Lionel Martin a décidé de raccrocher le sécateur. En cause, les traitements et les ventes qui baissaient. Toutefois il ne voulait pas totalement perdre le contact avec le monde agricole. Il a ainsi gardé 10 hectares de terres pour faire des PAPAM, une envie de toujours. Il a, alors, planté 3 hectares de thym thujanol, 2 ha de lavande maillette, 1 ha de sarriette des montagnes et 2 ha d’hélichryse. (…)