Vous êtes ici : Accueil > Les Actualités proches de vous > Eau : un plan de résilience et une stratégie

Eau : un plan de résilience et une stratégie

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Elus et socio-professionnels du lac de Serre-Ponçon élaborent le schéma des années futures. Un défi rendu urgent par le changement climatique et la problématique de la ressource.

L’été 2022 est dans toutes les Serre-Ponçon en manque cruel d’eau, déjà. L’année dernière, très vite, la décision de s’adapter au changement climatique est apparue indispensable. En effet, la cote du lac n’était qu’à 765 le 10 août 2022, soit 15 mètres au-dessous de la cote optimale, rendant impossible ou difficile les activités nautiques. 

Jeudi 2 novembre, au Conseil départemental, a été présenté le Plan de résilience Serre-Ponçon. Selon Victor Bérenguel, président du Syndicat mixte d’aménagement et de développement de Serre-Ponçon (Smadesep), se référant au psychologue, « la résilience est la capacité à surmonter les chocs traumatiques ». 

Le syndicat a été créé par le Conseil général en 1997 et a été l’occasion d’un rapprochement avec EDF au point que l’opérateur historique a délégué au Smadesep les actions d’aménagement et de développement touristiques. Depuis quelques années, les Alpes-de-Haute-Provence ont intégré de plain-pied la structure organisatrice des activités nautiques. Le plan présenté comprend 77 opérations succinctement décrites à l’assistance, pour un coût estimé à 33 millions d’euros hors taxes.

Une concertation pour l’avenir

Afin de bien ancrer dans les esprits la nécessité de ce projet pour réussir l’avenir du lac, les grands chapitres portent le nom d’ambitions. Au nombre de trois, énoncées par Christophe Piana, directeur du syndicat : lutter contre le réchauffement climatique, adapter nos infrastructures balnéaires, nautiques et portuaires, diversifier l’économie lacustre en direction d’activités moins dépendantes. L’objectif visait à une concertation entre élus et socio-professionnels pour « inventer » le Serre-Ponçon de 2050, à mettre en œuvre dans les cinq années prochaines. Parmi les intervenants, citons Stéphanie Marco, directrice d’EDF hydro Méditerranée : « le lac, intrinsèquement, participe à la transition énergétique et nous apporterons notre contribution au plan ». 

Pour Jean-Marie Bernard, président du Département, collectivité majeure au sein du Smadesep, la question était : « comment peut-on faire, tous ensemble, pour que chacun y trouve son compte ? Suivons l’exemple de la politique de la montagne et des stations de ski où nous avons su trouver des réponses. Le Département sera le premier à accompagner les projets, avec une condition, que ces projets trouvent en face d’eux des maîtres d’ouvrages ! » Par-là, il faut entendre que les communes et Communautés de communes mettent la main à la poche.

Les acteurs de l’eau comptent dans la région le puissant Syndicat mixte d’aménagement de la vallée de la Durance et son comité exécutif. Leurs présidents ont confirmé la nécessaire solidarité amont/aval pour satisfaire les besoins en eau assez fréquemment contradictoires. Enfin, le préfet Dominique Dufour rassurait en répondant aux élus : « Oui, on va créer une conférence des financeurs. Priorisons les 77 projets, établissons un calendrier de réalisations pour les 5 à 8 années à venir, harmonisons nos procédures dans les deux départements (Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes, Ndlr), sur un site soumis à de nombreuses lois ».

Maurice Fortoul

Article paru dans L’Espace Alpin n° 444 du vendredi 10 novembre 2023

A lire aussiEn savoir plus