Vous êtes ici : Accueil > Les Actualités proches de vous > Elevage ovin : Les Mourérous, stars du Gaec des Nuits blanches

Elevage ovin : Les Mourérous, stars du Gaec des Nuits blanches

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Robert Bernard retrace l’historique de cette race emblématique des Hautes-Alpes dont il est passionné

A 1 000 m d’altitude, au-dessus du village de Baratier, Robert Bernard, dit Bob, du Gaec des Nuits blanches revient de rendre visite au troupeau descendu la veille de la vallée de la Clarée. De leurs côtés, ses associés Pascal Legros laboure une vieille luzerne et Nathanaëlle Legros découpe dans son labo les côtelettes commandées par un restaurateur d’Embrun.

Bob, qui a été professeur au lycée agricole de Gap, explique : « j’ai toujours voulu élever les mêmes brebis que celles qu’avaient mon père à Châteauroux-les-Alpes, c’est-à-dire des mourérous. Cette race m’a toujours plu, on l’appelle aussi la Rouge de Guillaume, petit village au pied du col de la Cayolle. C’est une brebis qui a une productivité moyenne mais il vaut mieux un bon agneau que deux chétifs ». Il poursuit : « elle fait partie des races ovines du sud-est. Nous avons un centre d’élevage à Valerne dans les Alpes-de-Haute-Provence où nous rentrons les mâles à 3-4 mois puis rachetés à un an autour de 350 €. Tous les béliers sont suivis sérologiquement pour la tremblante (maladie neurologique due aux prions, identique à la vache folle, Ndlr). La sélection est basée sur une vingtaine d’élevages des Alpes-Maritimes, du Var, de la Drôme, des Alpes-de-Haute-Provence. Dans les Hautes Alpes, nous sommes deux élevages ».

Un fort caractère

Passionné par la génétique, Pascal indique que le poids moyen est de 17 kg pour les mâles et de 15 kg pour les femelles qui « graissent » beaucoup plus vite.  
Sur 470 brebis le Gaec affiche un taux de productivité est de 1,20 agneau par brebis. L’alimentation provient de l’exploitation : foin, regain, céréales. Ils achètent parfois un peu de la luzerne déshydratée. Ils sont certifiés Haute valeur environnementale (HVE) et sont très engagés sur la prévention sanitaire. « Nous vaccinons contre le piétin et pour l’agnelage de printemps, pour les diarrhées à colibacille et virus. Lors de repousses riches en légumineuses, nous vaccinons aussi pour l’entero », détaillent-ils.

Élodie Lagier, technicienne ovine à la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes ajoute : « les mourérous sont des brebis à fort caractère, avec des agneaux de bonne conformation en croisement avec des béliers viande. Elle fait partie des trois races retenues pour l’IGP Agneau de Sisteron. Elle suscite un regain d’intérêt depuis quelques années même si son effectif est loin de la mérinos d’Arles et de la préalpes du Sud. Nous avons environ 160 000 brebis dans les Hautes Alpes. La mourérous représente 10 % environ du cheptel ».

J.-J. Bernard

Article paru dans L'Espace Alpin n° 422 du 4 Novembre 2022