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Emmanuel Macron lance son plan eau !

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Le président de la République Emmanuel Macron a choisi les Hautes-Alpes pour lancer son plan Eau jeudi 30 mars.

Après plusieurs semaines de discrétions sur le plan national et alors que la contestation sur la réforme des retraites bat son plein Emmanuel Macron a effectué sa première sortie sur le territoire national dans les Hautes-Alpes à Savines-le-Lac au bord de la plus grande réserve d’eau douce d’Europe de l’ouest. Outre ce record le territoire intéressait le chef de l’État pour la capacité qu’ont eu ses acteurs à travailler ensemble alors que le département est touché de plein fouet par les effets du changement climatique : sécheresse, réduction du manteau neigeux, gel, grêle, etc.

Arrivé en fin de matinée en hélicoptère Emmanuel Macron a été accueilli par une délégation composée d’élus haut et bas-alpins ainsi que le président de la région Sud, Renaud Muselier. Tous étaient présents depuis plusieurs heures, accompagnés d’une centaine de personnes triées sur le volet : élus, représentants des syndicats agricoles, acteurs du monde économique et touristiques, etc. Avant l’arrivée du président de la République, ils ont pu assister à une restitution des premiers constats des Assises de l’eau qui se sont tenues il y a quelques semaines dans le département.

Une arrivée chahutée

Ils ont tout d’abord conduit Emma-nuel Macron au bord du lac de Serre-Ponçon où le maire de la commune et président du Syndicat mixte d’aménagement et de développement de Serre-Ponçon (Smadesep) Victor Berenguel lui a relaté l’histoire de cet ouvrage et lui a décrit la situation exceptionnelle que vivait le département depuis quelques années.
Le président s’est ensuite tourné vers les journalistes pour un point presse plus ou moins impromptu alors qu’au loin raisonnaient les slogans de près de deux cents manifestants qui protestaient contre la réforme des retraites. C’est donc au son des sifflets, des sirènes et de « Macron démission », « Emmanuel Macron, leader des patrons, on ne veut pas de toi chez nous » que le chef de l’État a dû répondre, de plus ou moins bonne grâce, aux questions sur ce sujet d’actualité.
Campant sur ses positions, il a réaffirmé que le processus démocratique devait se poursuivre, qu’il fallait continuer à travailler sur les autres sujets et se montrait toujours inflexible sur la question des 64 ans. Légèrement agacé, il déclarait : « je ne vais pas redire la même chose tous les quatre jours, sinon on bégaye ».

De retour dans la salle le président de la République était accompagné de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique où ils devaient présenter le nouveau plan Eau du gouvernement. Tout d’abord, ils ont pu écouter les allocutions de plusieurs acteurs locaux, avec en tête Victor Berenguel qui a exprimé sa fierté de voir sa commune choisie pour cette présentation et de voir que les efforts faits par les Haut-Alpins étaient ainsi reconnus. Renaud Muselier a ensuite pris le relais en mettant en exergue la stratégie mise en place à l’échelle régionale et sa volonté de s’inscrire comme une région pilote avec une politique volontariste. « La guerre de l’eau n’aura pas lieu dans cette région. Nous nous parlons tous », lançait-il avec sa verve habituelle. Il mettait également en avant l’expérience et le savoir-faire des Provençaux dans la gestion d’une ressource qui leur a toujours manqué. Sont ensuite intervenus Joël Bonnafoux sur la question de l’eau potable, Jean-Claude Dou sur celle de l’énergie, Christian Parpillion sur la Gemapi, Éric Lions sur l’hydrauGlique agricole (voir encadré) et Patrick Ricou pour le tourisme.

La sobriété comme maître-mot

Le ministre Christophe Béchu a ensuite introduit le nouveau plan Eau en évoquant les chiffres marquant de la dernière saison estivale. Ce plan est constitué de 53 mesures répartis en cinq grands axes qui ont été détaillés par Emmanuel Macron (voir encadré).
Il a, par exemple, annoncé la mise en place d’un outil d’alerte et d’information sur la modèle d’Ecowatt qui va être déployé au début de l’été, ou encore, entre autres, une nouvelle tarification de l’eau, le déploiement de compteurs intelligents, l’accroissement du recyclage des eaux usées.

Toutes les mesures visent à atteindre des objectifs à court et moyen terme. À court terme pour préparer l’été prochain avec déjà 100 millions d’euros qui ont été engagés pour réaliser des travaux d’urgence sur les réseaux. Et, à long terme avec des plans de sobriété qui devront être présentés avant l’été pour économiser 10 % d’eau dans tous les secteurs d’ici 2030.
Le chef de l’État a terminé son allocution en rendant hommage aux anciens qui ont su se sacrifier pour le bien commun appelant à « des petites efforts intelligents » pour les générations d’après. Une analogie qui peut s’appliquer aussi bien pour la ressource en eau que pour la réforme des retraites. De là à penser qu’il l’a fait à dessein il n’y a qu’un pas…

À l’issue de cette présentation les élus et les participants ont pu échanger avec le président de la République, l’occasion pour le président de la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes, Éric Lions, d’évoquer avec lui et son ministre la question de la prédation, des produits phytos et celle de la détresse des arboriculteurs qui ont pu lui remettre un courrier par la main de Nicolas Richier. « J’ai trouvé ses propositions opportunes et il a beaucoup insisté sur la notion de souveraineté alimentaire, réagissait Éric Lions. Ce plan va dans le bon sens et dans le sens des propositions que nous avons faites. Il a d’ailleurs repris certains de mes propos dans son discours. Ce qu’il a annoncé pour le diagnostic des nouveaux installés est très intéressant pour avoir une cohérence entre les cultures et le territoire. »

Emmanuel Macron est ensuite remonté dans son hélicoptère stationné à Embrun, l’occasion de survoler une dernière fois le château d’eau de la Provence.

Alexandra Gelber

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