Filière cerise : rencontre avec Julien Denormandie pour sauver la production française !
En effet, la filière cerise se bat depuis plusieurs années contre drosophile suzukii, ravageur très virulent pouvant entraîner une perte totale de récolte si aucune mesure de lutte dédiée n’est mise en place. S’ajoute à cela les effets néfastes du réchauffement climatique sur ces fruits particulièrement fragiles tels que des flétrissements, brûlures, défoliations précoces, déformations ou encore le phénomène de « fruits doubles ».
Si des expérimentations ont été mises en place rapidement par l’INRAE, le CNRS, la recherche privée, le Ctifl et la Chambre d’agriculture de Vaucluse pour protéger les vergers (piégeage massif, lâchers d’insectes stérile, lutte biologique, filets de protection,…), la situation reste très complexe à gérer. La protection phytosanitaire via le diméthoate qui apportait un niveau d’efficacité correct est interdite depuis 2016.
Testée depuis 2008 dans le Vaucluse contre la mouche de la cerise, les filets sont encore à ce jour la seule solution efficace contre la drosophile suzukii, mais le coût élevé de cette technique et l’adaptation partiellement possible sur le verger limitent fortement son développement.
Pourtant, conserver la compétitivité de la filière et garder sa place de choix sur le marché français est primordial face à la concurrence étrangère qui se développe très vite. La cerise représente toute une économie territoriale impliquant plus de 2500 personnes dans le Vaucluse et le Gard. L’enjeu est donc colossal. Il faut pouvoir répondre aux exigences commerciales du produit (homogénéité du calibre et la couleur, fermeté, brillance et fraicheur) tout en proposant un prix compétitif alors que les coûts de production pour les agriculteurs restent très élevés (main d’œuvre, matières premières, systèmes de protection,…).
Face à cette situation, il est indispensable d’agir aux côtés des agriculteurs pour :
• Sécuriser la production
• Renforcer la performance des vergers
• Moderniser la gamme variétale
• Amplifier les travaux de recherche appliquée sur les autres pistes de lutte contre la drosophila suzukii
• Garantir la fraicheur de la cerise
• Développer les démarches qualité
• Séduire de nouveaux consommateurs
Afin d’actionner ces leviers, un accompagnement financier, technique et technico-économique individualisé des agriculteurs est primordial. Les partenaires locaux présents ont ainsi évoqué avec Julien Denormandie la nécessité de renforcer les aides financières des pouvoirs publics pour venir en aide aux entreprises fragilisées depuis plusieurs années et soutenir la recherche de solutions d’avenir durables.