FLAVESCENCE DOREE : Toujours prégnante, mais bien contenue

C’est une bonne nouvelle ! Grâce au travail collectif, la flavescence dorée commence à perdre du terrain dans la quasi-totalité des secteurs viticoles du département. La prospection collective, initiée par la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône, permet de limiter l’impact des foyers dès leur apparition. Pour les producteurs, il reste néanmoins indispensable de conserver une attention particulière vis-à-vis de la maladie. Les résurgences dans les zones viticoles françaises touchées sont nombreuses et prouvent que la bataille n’est pas finie.

Dans le département, la prospection orchestrée par la Chambre d’agriculture a débuté le 28 août pour se terminer fin octobre. Vignerons indépendants et caves coopératives sont sensibilisés sur l’effort de lutte par mail et via le bulletin technique ‘Info viti’ de la Chambre d’agriculture. L’équipe des encadrants et Anna Chavarri – coordinatrice de la lutte contre la flavescence dans le département à la Chambre d’agriculture – ont parcouru presque 2 000 km à la recherche des symptômes de cette maladie de quarantaine. Au cours de cette campagne, les symptômes en zone précoce ont été signalés mi-juin, et une parcelle contaminée à plus de 20 % a pu être arrachée à cette période. Ainsi, le risque de propagation par le vecteur a été limité. La situation de l’évolution de la maladie demande une adaptation constante du plan de prospection. L’équipe de la Chambre d’agriculture a privilégié des zones précoces en début de campagne, mais aussi certaines caves coopératives. Au total, grâce à la forte implication des professionnels, plus de 8 000 hectares ont été prospectés.

Une nouvelle commune concernée

Bien que maîtrisé, le foyer de la commune d’Arles est toujours très important. Depuis 2020, dans ce secteur, 96 ha ont été arrachés et la commune reste la plus touchée actuellement. À la suite de trois années de prospection et d’arrachages massifs, suivies des traitements insecticides obligatoires, il a pourtant été constaté une nette diminution des contaminations cette année. Mais une nouvelle commune est touchée dans le département : Salon-de-Provence. Et une parcelle est fortement contaminée sur Saint-Rémy-de-Provence. Au 18 octobre 2023, 40 parcelles sur le département étaient confirmées positives à la flavescence dorée. Afin de contenir les foyers existants et de limiter l’extension de la maladie à de nouveaux secteurs, la prospection collective du vignoble est impérative et nécessite la participation de l’ensemble des vignerons. C’est notamment le cas dans la zone de la Sainte-Victoire comme le rapporte Johan Yvelin, responsable filière vigne à la Fredon Paca.

Un faible positif identifié

“En ce qui concerne les contaminations, cette année, nous n’avons pas eu de résultat flavescence dorée stricte. Une parcelle est revenue faiblement positif sur la commune de Rousset. Le matériel génétique de la bactérie a été retrouvé, mais en moindre quantité que sur un cep symptomatique classique.” En comparaison à l’année dernière, si une seule parcelle est revenue positive, les anciens foyers du secteur (Rousset, Puyloubier) n’ont pas révélé de nouveaux symptômes en 2023. Le responsable de la Fredon Paca note aussi “une diminution du nombre de ceps symptomatiques à la flavescence dorée”.

La nouveauté de la campagne 2023 a aussi été le déploiement de l’application cartographique ‘Mergin Maps’. “Elle avait déjà été mise à l’essai en 2022 sur certains secteurs, mais on l’a beaucoup plus largement utilisée cette année sur l’ensemble de la région.” Cet outil a permis de suivre en temps réel l’avancement des prospections, ce qui a facilité la progression du chantier. Comme l’indique Anna Chavarri, jusqu’en 2021 environ 6 700 ha étaient prospectés dans le vignoble du département. “En 2022 et 2023, le travail collectif a permis de prospecter plus de 8 600  hectares. Et dans le vignoble de la Sainte-Victoire, 1 950 hectares ont été prospectés cette année.”
La lutte collective efficace doit s’appuyer sur plusieurs piliers. Il faut d’abord maîtriser les introductions du matériel végétal traité à l’eau chaude, mais aussi les populations d’insectes vecteurs. Les suivis de l’évolution des populations de cicadelle serviront à mieux positionner les traitements. Les mesures prophylactiques –  comme l’épamprage – permettront quant à elles de supprimer les premiers stades larvaires.
Enfin vient la contribution à la prospection collective et à l’arrachage. L’assainissement du vignoble repose sur une participation active aux campagnes de prospection et à l’arrachage systématique des pieds contaminés.

Plus on prospecte, plus on trouve

Le travail collectif engagé depuis des années sur le secteur Sainte-Victoire est donc payant. Mais les vignerons s’inquiètent de l’existence de parcelles contaminées pas si éloignées de leurs vignes, dans le département du Var et où la prospection était jusqu’à présent peu dynamique.
Mais, cette année, elle a commencé à se coordonner et quand on prospecte on trouve malheureusement : un important foyer sur la commune de La Celle d’une douzaine de parcelles a été découvert.
Pour le directeur de l’association des Vignerons de la Sainte-Victoire, Jean-Jacques Balikian, “l’engagement dans la prospection est d’autant plus important que le secteur est pris en tenaille entre les Bouches-du-Rhône, avec Arles, et le Var. Il ne faut surtout pas lever le pied de manière à bien contrôler la maladie et éviter des traitements insecticides. Si la maladie ne se propage pas c’est bien grâce à la prospection et aux arrachages”.  

Source : Agriculteur Provençal / Auteur : Emmanuel Delarue


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