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« Lait de Foin » : un label aux intérêts multiples !

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« Lait de Foin » est un label STG, Spécialité Traditionnelle Garantie, reconnue au niveau Européen. Il a été créé en Autriche, où il rencontre aujourd’hui un franc succès (82% des Autrichiens connaissent ce label).

Recherche de valeur ajoutée, réconciliation entre agriculteurs et opinion publique, coordination au sein de la filière, projets porteurs de sens pour les générations à venir… Les défis de la production laitière Haut Alpine sont nombreux, les pistes pour les relever également.

La Chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes, actrice dans la structuration des filières et l’accompagnement des producteurs, a organisé le 26 novembre dernier, une présentation du label « Lait de Foin » à destination des producteurs, transformateurs et distributeurs locaux. Le président de l’association « Lait de Foin », Didier Le Hec, nous a présenté une piste de travail : le label STG « Lait de Foin ».

Le STG Lait de Foin, qu’est-ce que c’est ?

Ce STG certifie le respect d’un cahier des charges de production laitière, exigeant au moins 75% de la ration en herbe, l’absence d’aliments OGM et l’absence d’aliments fermentés dans la ration. Les grands piliers de la production traditionnelle en somme. Le label est applicable aujourd’hui au lait de vache uniquement. L’association travaille à avec l’INAO à l’application du Lait de Foin de brebis et Lait de Foin de chèvre (déjà reconnus au niveau Européen). Le respect du cahier des charges est contrôlé au moins une fois tous les trois ans par Certipaq, organisme certificateur indépendant.

En parallèle de la STG, l’association a déposé une marque « Lait de Foin », dont le logo peut être appliqué sur les produits transformés. Cela permet de valoriser la méthode de production auprès du consommateur.

En France, ce label est présent depuis 2019, et certifie déjà 20 millions de litres de lait dans l’Ouest majoritairement. Il ne demande qu’à se développer.

Quels sont les intérêts du STG Lait de Foin ?

Les intérêts de ce label sont multiples. En premier lieu, la méthode de production certifiée permet d’améliorer les conditions de travail des agriculteurs, de diminuer l’impact environnemental. Sans même parler de valorisation, la démarche peut selon les cas se révéler économiquement plus efficace (moins d’intrants, moins de frais de soin, plus de simplicité…). Cela dépend entre autres de la structure des exploitations, et de leurs ressources foncières. Mais le lait de foin est aussi de meilleure qualité. Il peut se prêter à la fabrication de fromages de garde, comme le souligne Timothey Maletin, de la fromagerie de Laragne, impossible à faire avec une ration fermentée. Et les fromageries du département en développement, comme la Fromagerie de la Durance, sont à la recherche de lait de qualité. La fromagerie de l’Ubaye exigera d’ailleurs dès 2020 à tous ses coopérateurs d’exclure les aliments fermentés de la ration. Didier le Hec souligne également que produire du lait de foin est une manière responsable de travailler, dans laquelle les agriculteurs peuvent trouver une certaine fierté.

Des échanges riches avec l’assemblée

Les échanges ont été riches, sur la valeur ajoutée générée par ce label, sur les techniques de production, sur la stratégie de développement de l’association. Le moins qu’on puisse dire est que le label n’aura laissé personne indifférent !

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à vous rendre sur le site www.laitdefoin.fr ou à contacter la Chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes.

Valentin Noébès-Tourrès, Chambre d'agriculture des Hautes-Alpes

 

Didier Le Hec, agriculteur convaincu et président engagé

Didier Le Hec est agriculteur dans le Sud Morbihan. Il conduit son troupeau de 90 Montbéliardes en laitières avec une alimentation majoritairement foin depuis 20 ans maintenant. Son exploitation est certifiée Bio. Suite aux crises du lait, il fait partie d’un groupe d’agriculteurs qui est allé voir au-delà de nos frontières comment on produisait le lait. Au vu du succès du Lait de Foin dans les pays de l’arc Alpin (Allemagne, Italie, Suisse, Autriche), il s’est lancé dans la promotion de cette démarche en France. Il est aujourd’hui président de l’association « Lait de Foin ».