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Le gel fait de très gros dégâts dans les vignes, dans les vergers et chez les maraîchers

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Après des mois de février et de mars particulièrement cléments avec des températures parfois estivales favorisant le démarrage précoce de la végétation, la seconde partie du mois d’avril a connu des températures nocturnes très basses. En conséquence, les dégâts ont été très importants surtout dans les vignobles et chez les arboriculteurs et les maraîchers malgré les moyens de protection déployés en prévention.

Les proverbes météorologiques appelant à la vigilance au mois d’avril sont légion, tous les jardiniers savent qu’il faut se méfier des saints de glace qui tirent leur révérence le 12 mai, cependant, difficile de s’opposer à la nature et de la contrecarrer.

En effet, cette année 2024 sera certainement à marquer dans les annales aussi bien pour ses températures exceptionnelles en février et en mars qui ont fait démarrer la végétation précocement que pour les gelées de la dernière quinzaine du mois d’avril.

Le froid s’est abattu sur des cultures qui avaient 15 jours à trois semaines d’avance sur leur végétation habituelle et cela n’est, bien sûr pas, sans conséquence. Le problème n’étant pas tant le gel que l’avance des cultures.

Les vignes ont particulièrement souffert que ce soit dans les Alpes de Haute-Provence que dans les Hautes-Alpes sauf le cépage endémique et plus rustique le mollard. Dans la vallée de la Durance et sur les coteaux de Pierrevert la quasi- totalité des vignes a gelé sauf quelques poches mieux orientées qui ont résisté.

Du jamais vu dans les vignes

« Nous avons eu un premier épisode dans la nuit du 20 au 21 avril puis un deuxième du 22 au 23 qui a fin de détruire ce qui ne l’avait pas été la première nuit, se désole Frédéric Port, président de la cave coopérative de Pierrevert Petra Viridis. La première nuit a touché plus particulièrement la vallée de la Durance avec des dégâts allant de 80 % pour château Rousset, 70 % à château Saint-Jean ou encore 50 % sur d’autres parcelles mais la deuxième nuit tout a été touché que ce soit à Pierrevert, Villeneuve, Volx, Plan de Beaumont, etc. Quasi 100 % des vignes ont été gelées, il va falloir attendre quelques jours, voire quelques mois, pour savoir quelles seront les conséquences réelles mais c’est vraiment du jamais vu. Mais pour beaucoup la messe est déjà dite, même si elles repartent un peu cela ne sera pas suffisant et ça ne vaudra pas la peine de vendanger. Nous n’avions pas besoin de ça, alors que nous avions déjà la tête sous l’eau », poursuivait-il devant le préfet Marc Chappuis et Catherine Gaildraud DTT, venus sur place dès le 26 avril pour constater les dégâts et voir ce que l’État pouvait mettre en place pour aider les viticulteurs.

Déjà mise à mal par l’augmentation des coûts de production et la baisse de la consommation la filière viticole vient de subir un nouveau coup de massue et les visages graves lors de la visite des autorités trahissaient l’angoisse qui les étreint.

Cet épisode de gel met en péril aussi bien les producteurs que toute la chaîne qui découle. Jean-Guillaume D’Herbès, propriétaire du Château Saint-Jean expliquait que l’effet ciseau allait être problématique à gérer puisque généralement ces domaines vivent sur une année de stock en moyenne étant donné qu’ils commercialisent en majorité du rosé et du blanc qui se vendent dans l’année. Les viticulteurs ont donc insisté pour que l’État puisse mettre en place du chômage partiel pour leurs équipes ainsi que l’étalement ou la suspension des rentes et des fermages, qu’un dialogue soit entamé avec la MSA et les banques ainsi qu’un étalement du Prêt garanti par l’État. Et, ce, d’autant plus que ces gelées auront des conséquences à long terme puisque la taille sera complexifiée afin de pouvoir repartir l’an prochain sur de bonnes bases. Un travail qui demande, là encore, de la main d’oeuvre qu’il va falloir rétribuer.

Les viticulteurs se retrouvent démunis face à ces épisodes de gel car les moyens de protection existants ne sont pas aussi efficaces que ce qu’ils peuvent l’être en arboriculture ou en maraîchage, les surfaces étant trop importantes et morcelées. Peu, voire aucun, ne sont assurés un système beaucoup trop coûteux et pas adapté à la diversité de leurs appellations : IGP, AOP, etc.

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Dans la suite de l'article :

  • D’indispensables retenues collinaires
  • Un système assurantiel à revoir
  • Quel impact sur les céréales ?
  • Quid du maïs ?
  • Rappel sur l’assurance Multirisque climatique (MRC)
  • L’indemnisation de solidarité nationale (ISN)