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Portrait : Faire passer les femmes de l’ombre à la lumière dans l’agriculture

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Jacqueline Chaix a travaillé de nombreuses années aux côtés de son mari dans leur élevage de porcs et s’est battue pour ses consœurs. Aujourd’hui à la retraite, elle aime observer l’évolution du métier

Rien ne destinait Jacqueline Chaix à embrasser une carrière d’agricultrice, la vie en a décidé autrement, enfin, c’est surtout la rencontre avec son mari agriculteur qui a été décisive. « Quand mon beau-père est décédé soudainement il a fallu que je quitte le cabinet d’assurances où je travaillais pour aller aider mon mari, raconte-t-elle. Pendant un an nous avons gardé ses vaches laitières en plus des porcs de mon mari. Je dois dire que je ne savais rien de l’agriculture je n’étais pas du tout du métier même si mes grands-parents étaient agriculteurs. C’est mon mari qui m’a tout appris. En plus nous avons eu de la chance car nous avons pu faire beaucoup de stages avec des professionnels bretons qui nous ont tout transmis sur l’alimentation, la conduite du troupeau, etc. Il faut dire qu’il y avait très peu d’éleveurs porcins dans le département même s'ils étaient plus nombreux qu’aujourd’hui. Je dois aussi reconnaître que nous étions très mal équipés pour certaines tâches. Par exemple après avoir fait nous-même la paille une année nous avons délégué car c’était impossible à gérer. »

Difficile de concilier maternité et agriculture

Parallèlement à cette vie d’agricultrice un peu dans l’ombre de son mari, Jacqueline Chaix a élevé ses quatre enfants. Un rôle de mère souvent difficile à conjuguer avec la vie de l’exploitation. Même si elle a toujours essayé de faire le maximum elle reconnait, réaliste, que ses enfants ont dû apprendre très jeunes à être autonomes.

Levée à 4 h 30 tous les matins elle partait s’occuper des bêtes après avoir préparé la table du petit-déjeuner puis elle revenait pour s’assurer que tout le monde était prêt pour l’école puis elle retournait travailler et ne se couchait pas avant minuit. « Nous mettions un point d’honneur à prendre le petit-déjeuner du dimanche avec les enfants et à passer la journée avec eux, se souvient-elle. Je leur consacrais également mon mercredi car il était pour moi inconcevable qu’ils restent enfermés à la maison et ne fassent pas d’activités ». Donc le mercredi matin direction Gap pour déposer, l’une à la danse, l’autre au conservatoire, etc. et les après-midis en hiver c’était ski pour tout le monde.

Alexandra Gelber

Lire l'article complet paru dans L'Espace Alpin n° 399 du 15 octobre 2021