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Portrait : L’apôtre de l’anticipation

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Gérard Beynet est agriculteur à Ventavon dans les Hautes-Alpes depuis l’âge de 19 ans. Tout au long de sa vie professionnelle, il a mis un point d’honneur à innover et à se projeter vers l’avenir.

L’agriculture coule dans les veines de Gérard Beynet et, c’est peu de le dire, puisqu’au cours de ses recherches il a retrouvé la trace de ses ancêtres paysans jusqu’en 1715.

Il est la troisième génération à exploiter les terres de Saint-Martin-d’en-Haut. “ Mes grands-parents étaient en fermage à Ventavon puis ils ont acheté cette propriété en 1914 qui était complètement délabrée avec des terres en friche ”, raconte-t-il.

À cette époque la Première guerre mondiale a mis un point d’arrêt au projet familial et il a fallu attendre le retour du grand-père parti combattre pour débuter le défrichement afin de remettre en culture les 14 hectares au sec. Le père de Gérard prend ensuite le relais sur cette petite exploitation en polyculture élevage qui vivait en autarcie.

Gérard pendant ce temps-là poursuivait ses études et envisageait d’entreprendre un BTS au lycée d’Aix-Valabre. Cependant, le sort en a décidé autrement. En effet, son père décède alors qu’il a 19 ans et qu’il est au service militaire, ayant devancé l’appel dans l’objectif de se libérer pour ses études.

“ À la mort de mon père, il n’y avait que deux possibilités soit je reprenais et je continuais avec ma mère, soit on vendait ” se souvient-il. “ Même si je n’avais pas encore vraiment la fibre, je savais toutefois que je voulais travailler dans l’agriculture et que je ne voulais pas laisser partir cette exploitation. En plus, il y avait des gens qui rôdaient autour et cela n’a fait que conforter mon choix ”.

Il confesse que cette période l’a marqué au fer rouge et qu’il persiste en lui une certaine aigreur face à l’attitude de certains.

Une bonne intuition

Pendant dix ans, il devient donc l’aide familial de sa mère lui permettant ainsi d’obtenir le statut de cheffe d’exploitation. Même s’il ne touchait pas de salaire et ne détenait aucun droit il n’en garde pas de rancoeur et “ s’est rattrapé depuis ” lance-t-il dans un sourire.

C’est en 1979 qu’il s’installe en ajoutant aux 14 ha d’origine, 5 hectares à l’irrigation qu’il loue. “ Ces parcelles m’ont permis de me faire la main en maraîchage plein champ et j’ai également défriché cinq autres hectares dans la propriété ”, poursuit-il.

(…)

Alexandra Gelber

Lire l'article complet paru dans L'Espace Alpin n° 449 du vendredi 26 janvier 2024