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Portrait : L'enracinement familial pour aller de l'avant

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À La Bâtie-Vieille chez les Clavel, le goût de l’élevage se transmet de génération en génération, de pères en fils mais également en fille

Idéalement juché sur un plateau élevé, sur sa « moute » (motte) peut-on dire, le village de La Bâtie-Vieille accepte avec résignation les températures très élevées de la mi-juin. Les habitants sont contraints à s’adapter à cette échappée du mercure dans les thermomètres. 

Au hameau des Cordeliers, Lionel Clavel s’efforce de pallier simultanément la canicule et la sécheresse qui touchent l’exploitation familiale. Au contact de cet éleveur de bovins, à la tête du Gaec les Cordeliers, il est aisé de comprendre qu’il n’est pas homme à baisser les bras pour faire face à l’événement climatique défavorable.

« On doit faire avec ! », laisse-t-il entendre. Son caractère volontariste laisse percer celui d’un chef d’entreprise. Indispensable pour conduire l’exploitation de 120 hectares de terres cultivables et un cheptel de 300 bovins de races Limousine et Charolaise. Sans oublier les alpages du Queyras que ses bêtes sont en instance de rejoindre pour l’estive.

Toutes... pas vraiment. « Les vaches et les génisses de plus de 14 mois montent en alpage, les plus jeunes et les veaux restent ici. À cause du loup ! », révèle-t-il. La prédation a changé partiellement le mode de vie paysan. « La cohabitation devient compliquée », résume le quadragénaire sans trop s’étendre sur le sujet. 

Adaptation au climat, adaptation à la prédation, plus quelques autres contraintes incontournables, c’est la vie de l’agriculteur qui est un peu plus compliquée chaque jour, et cela ne date pas d’hier. Alors, il a pris une résolution, celle de maîtriser son activité dans la mesure du possible. En changeant l’orientation de l’exploitation familiale, vouée aux bovins depuis sa créationtion en 1951.

Le grand-père s’installe à La Bâtie-Vieille peu après  la guerre

« Mon grand-père, Edmond, s’est installé ici à l’âge de 34 ans. Il a acheté une maison partiellement en ruines sur des terres inexploitées depuis cinq années, depuis la fin de la guerre. Trente hectares et quinze vaches laitières dont le lait était destiné à l’usine Nestlé à Gap. Songez qu’avec une petite exploitation, il a nourri une famille de cinq enfants ! », raconte-t-il. Ce qui laisse rêveur de nos jours. 

(…)

Maurice Fortoul

Lire l'article complet paru dans L'Espace Alpin n° 415 du 24 juin 2022