Prévention : Un chantier qui devrait être reproduit dans d’autres communes du département
Au cours de l’été dernier, un incendie a parcouru près de 150 hectares sur la commune de Chanousse. Depuis les hauteurs du village de Sorbiers, les stigmates du feu sont partiellement visibles à l’œil nu. Yves Rabasse, le maire, et Jérôme Mathieu, l’agent de l’Office national des forêts (ONF) qui suit le chantier de débroussaillement, devisent sur les difficultés rencontrées par les sapeurs-pompiers pour atteindre le site et pour mener leur lutte contre les flammes. Le parfait contre-exemple de ce qui se passe dans l’environnement immédiat des deux hommes.
Ici, à Sorbiers, un chantier sur plus de trois kilomètres de piste permet de dégager la végétation sur 17 hectares. À raison de 50 à 60 mètres de largeur, soit 25 à 30 mètres de chaque côté de la piste forestière, les hommes de la Société Alpine des Bois, installée à Salignac, ont fait place nette. Les chemins dits des Lecques et du Toulourenq ont ainsi retrouvé une accessibilité aisée. Plus une seule broussaille, plus un seul genévrier, seuls quelques chênes pubescents à distance les uns des autres demeurent en place, élagués jusqu’à deux mètres au-dessus du sol. Le sol, précisément, n’est désormais couvert que d’un substrat issu du broyage des végétaux. Un match de football pourrait être disputé alors que, à proximité, la forêt de pins sylvestres, de chênes, de genévriers et autres buissons y est d’une grande densité… inflammable !
« Les végétaux coupés, d’un diamètre supérieur à 40 millimètres ne sont pas broyés. Les troncs et les grosses branches sont coupés à deux mètres de longueur et mis à disposition des habitants », indique l’agent ONF. Le maire complète : « ce chantier intervient sur des terrains communaux et privés. Les bois rassemblés en tas de loin en loin sont donc répartis aux habitants pour la partie communale, sous la forme d’affouage, et mis à disposition des propriétaires des parcelles pour ce qui les concerne ». Cette destination des bois a été un élé-ment propice à la réalisation de ce chantier. « Au total, 700 à 800 stères de pins et de chênes mélangés sont issus de ce débroussaillement », confirme Yves Rabasse. Autre facilité procurée à la quinzaine de propriétaires, leur acceptation d’être subrogés par la commune. Un seul maître d’ouvrage donc.
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Maurice Fortoul