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Rencontre : Lou Pan d’Ici, une belle filière pleine d’avenir

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Présent dès le début de l’aventure Guillaume Céard, héritier d’une longue dynastie de meuniers haut-alpins, a tout de suite été passionné par ce projet de relance à l’initiative de la région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur

Dans la famille Céard, la farine et le blé coulent quasiment dans les veines de tous ses membres depuis au moins six générations. Des traces du moulin qui porte aujourd’hui leur nom à Saint-André d’Embrun ont été retrouvées jusqu’en 1551. C’est là que Guillaume Céard a grandi dans la maison de ses parents attenante au moulin. Après des études d’ingénieur et de commerce il a rejoint l’entreprise familiale, par choix, avec sa sœur en 2010. Aujourd’hui, tous les deux dirigent donc le dernier moulin des Hautes-Alpes et Guillaume Céard est également président de l’association Lou Pan d’Ici qui est en charge de la relance de la filière de blé tendre en région Sud-Paca.

• L’Espace Alpin : Pouvez-vous nous expliquer la genèse du projet Lou Pan d’Ici ? 

Guillaume Céard : Quand mon père a démarré sa carrière il y avait 3 500 meuniers en France, 120 en région Sud-Paca et 19 dans les Hautes-Alpes. Au début de la filière Lou Pan d’Ici il restait 350 meuniers en France, sept en Paca et dans les Hautes-Alpes, il ne reste que nous. Nous sommes une profession où il n’y a que des morts, jamais un nouvel entrant. Tout l’enjeu depuis le départ est de maintenir un outil en l’état, de faire de l’amélioration permanente et d’essayer que l’activité permette aux familles qui travaillent pour nous puissent vivre. Le président de la République a lancé les États généraux de l’alimentation lors de sa première mandature avec des déclinaisons régionales. Dans la nôtre, le constat sur la filière céréalière était dramatique avec des surfaces de céréales en chute libre depuis des années car elles n’étaient pas rentables. Les conséquences étaient multiples avec des coopératives et des revendeurs en surcapacités obligés de fermer des sites et de licencier. Et les boulangers artisanaux qui étaient victimes d’une hyper concurrence. En effet, alors que les volumes de pain consommés en France ne cessent de décroitre il n’y a jamais eu autant de possibilité d’acheter du pain aujourd’hui. Il fallait donner envie aux consommateurs de rentrer chez eux. À cela s’ajoutaient des facteurs environnementaux et touristiques, il faut que ceux qui façonnent les paysages puissent continuer à les entretenir et les travailler. Le bilan carbone des livraisons vers les moulins était également mauvais. Face à tous ces constats en octobre 2017, croire, de voir si demain on arrivait à monter cette belle filière. Sans compter l’intérêt stratégique pour mon entreprise. C’était un beau challenge. Nous avons toujours revendiqué des blés 100 % français, l’étape d’après c’était donc de revendiquer du 100 % local. La filière permettait de concrétiser ce rêve. Pour incuber la filière, cela a été deux ans de travail avec des réunions de concertation quasi hebdomadaires pour savoir si c’était possible, comment, quelles étaient les priorités, la faisabilité technique, apprendre à se connaître, savoir pourquoi on n’arrivait plus à travailler ensemble. C’était passionnant, il y avait un vrai sens de A à Z. Le lancement officiel s’est fait en février 2020 lors du Salon international de l’agriculture de Paris. Nous avons créé l’association, dont je suis le président, en septembre 2022.

• EA : Quelle est la mission principale de cette association ? 

G.C. : Il faut nous organiser, nous structurer et mettre en place une stratégie de communication pour continuer à faire grandir la filière parce que d’un point de vue des valeurs elle a été construite de façon tellement solide et intelligente que l’enjeu le plus important est de la faire connaître. Elle fait l’unanimité. Elle représente tellement d’enjeux pour nos coopératives, nos moulins familiaux…

(…)

Alexandra Gelber

Lire l’article complet paru dans L’Espace Alpin n° 443 du vendredi 27 octobre 2023