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Réseau Déphy Ferme : Échanger pour progresser et avancer

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Dans le cadre du réseau Dephy Ferme et du Plan écophyto, la Chambre d’agriculture des Alpes de Haute-Provence a organisé une réunion de terrain, le jeudi 11 janvier.

Àl’occasion d’une réunion de terrain organisée par la chambre d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence le 11 janvier dernier, de nombreux sujets techniques ont été abordés autour de la fertilité des sols et de la gestion des céréales à paille avec Mathieu Marguerie d’Arvalis, Axel Rabourdin de DuranSia et Sarah Parent de la Chambre d’agriculture.
Le réseau Dephy est un programme d’action du Plan écophyto qui vise à éprouver, valoriser et déployer les techniques et systèmes agricoles réduisant l’usage des produits phytosanitaires tout en étant performant sur les plans économique, social et environnemental.
Le groupe d’agriculteurs Dephy est constitué de huit agriculteurs et deux fermes de lycées agricoles dont les productions sont très diversifiées (cucurbitacées, salades, fourrages, semences, élevage, etc.).

S’adapter aux nouvelles conditions climatiques

La Chambre d’agriculture accompagne ce groupe depuis début 2022 sur plusieurs thèmes techniques en ayant une vision globale de l’exploitation et étudiant l’ensemble du système de cultures (de la rotation) : la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires ; la fertilité des sols ; l’adaptation de la gestion des blés durs avec l’évolution du climat et l’utilisation d’outil d’aide à la décision Les agriculteurs ont ainsi pu comparer leurs pratiques de fertilisation de blé dur avec l’utilisation d’un outil d’aide à la décision, de stratégies fongiques en céréales, d’implantation de différents couverts végétaux en intercultures. Mais, les réunions du groupe ont également favorisé les discussions informelles sur différentes pratiques (absence d’utilisation de plastiques sur les cultures de courges, arrêt du labour pour l’implantation de cultures légumières, utilisation de biostimulants et de biocontrôles sur les cultures légumières, etc.). La discussion s’est également portée sur la fertilisation des céréales et les évolutions de stratégie de positionnement.

La fusariose, la problématique de 2023

La fusariose a été la problématique de l’année 2023 et la fois précédente remonte à 2018. Sa présence est donc irrégulière quand elle est là, elle est responsable d’une forte baisse de rendement (de 30 à 70 % selon la gravité des attaques). Plusieurs fusarioses cohabitent en général : Fusarium graminearum, responsable de la production de mycotoxines, qui rendent le blé impropre à la consommation et Fusarium michrodochium. Le risque d’apparition des fusarioses sur les épis de céréales résulte d’une combinaison de 4 facteurs :

  • Une forte humidité ou d’épisodes pluvieux à la sortie des étamines au stade début floraison de blés. 40 mm de pluies à cette période augmente considérablement le risque ; Attention donc à l’irrigation et il convient de ne pas irriguer les blés pendant une durée de 8 jours après la sortie des étamines sauf en cas d’ensoleillement important.
  • La culture précédente peut être porteuse de la maladie dans ses résidus et il faut donc éviter les précédents maïs, sorgho, céréales.
  • La gestion des résidus favorise aussi la présence de la maladie. Les systèmes en non-labour sont les plus exposés car ils laissent des résidus potentiellement contaminés en surface. Il est important d’enfouir ou de broyer finement les résidus de cultures pour faciliter la décomposition des résidus.
  • La sensibilité des variétés aux fusarioses. Les variétés plus résistantes en cas d’attaques sont Platone, RGT Monbecur, Relief, Vanur et les plus sensibles sont RGT Voilur, Claudio, Sculptur, Toscadou.

Une fois toutes ces conditions agronomiques alternatives mises en place et que l’année climatique est propice au développement de la maladie, le traitement phytosanitaire semble alors inévitable. Cependant, pour ces maladies, la protection fongique est loin d’être totalement satisfaisante. Il faut donc mettre en oeuvre tous les autres leviers pour essayer de limiter les problèmes en cas d’année sensible.

Pour une efficacité optimale, il faut :

  • Viser le bon stade et être au plus proche du début de la floraison quand les étamines commencent à sortir. Pour rappel, les bordures et les passages de roue entrainent une précocité du développement de la culture. Ces secteurs peuvent être le lieu d’observation pour définir le stade et la période d’application.
  • Un volume de bouillie d’au moins 150 l/ha.
  • En cas de forte attaque potentiel, une double intervention pour bien encadrer la floraison est possible mais attention au coût et à la réglementation.

Il est important de traiter avec des solutions associant prothioconazole et tébuconazole. À noter néanmoins que les meilleures protections fongicides ne dépassent pas 50 % d’efficacité et dans des conditions d’application optimales. Ainsi lors de cette journée, de nombreux sujets techniques ont été abordés pour répondre aux questionnements et aux attentes des agriculteurs. Des essais seront de nouveau mis en place chez les agriculteurs du groupe DEPHY, qui sont remerciés pour leur collaboration.

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Dans la suite de l'article :

  • Be Api : un OAD à la disposition des agriculteurs
  • Les couverts végétaux : que de services apportés !

 

Si vous êtes intéressé par cette démarche, n’hésitez pas à nous contacter :
Sarah PARENT

06 79 95 02 64
sparent@remove-this.ahp.chambagri.fr