Session CA04 : Une capacité d'adaptation exemplaire dans une période improbable
C'est en saluant l'arrivée de la préfète des Alpes-de-Haute-Provence Violaine Démaret et le départ de M. Rémy Boutroux qui cessait ses fonctions de directeur départemental des territoires à la fin du mois que Frédéric Esmiol a ouvert les travaux de la session de la Chambre d'agriculture version Covid-19. « Globalement, le millésime 2020 sera une bonne année », a annoncé le président de la Chambre d'agriculture lors de cette session automnale organisée en visio-conférence, confinement oblige. Une année agricole épargnée par les accidents climatiques et la sécheresse, avec des pluies à la fin du printemps et à l’automne qui ont contribué à des récoltes honnêtes et de qualité. « Cette période improbable a mis en avant la grande capacité d’adaptation de notre agriculture à répondre à l’enjeu primordial d’approvisionnement de nos concitoyens en denrées alimentaires. Elle a contribué à valoriser nos circuits courts, nos productions de qualité ainsi que la relation de proximité avec les consommateurs. Il a fallu parfois se battre, convaincre, faire preuve d’invention, modifier ses pratiques, faire appel à la solidarité professionnelle pour trouver des solutions adaptées à chaque situation individuelle ».
Pour une information de qualité
Dans ce contexte plutôt favorable, la principale inquiétude, dont l’absence de solution pourrait à terme avoir des conséquences irréversibles pour les exploitations, est la pénurie structurelle de main d’oeuvre. « À la Chambre d’agriculture, nous avons su, en quelques jours, déployer un dispositif, à distance, d’appui à la déclaration PAC 2020 qui a parfaitement répondu à l’impossibilité de recevoir les agriculteurs au bureau. La filière ovine qui aurait pu être fortement impactée par la mévente des agneaux, au moment des fêtes de Pâques, a réussi, grâce à une intervention adaptée de la Région Sud et de l’État, à commercialiser la totalité de la production à un prix convenable ».
Qu’il s’agisse du maintien des abattoirs de proximité, essentiels au développement des circuits courts et à la valorisation de l’élevage de montagne, de la création d’une zone agricole protégée sur le territoire de la DLVA, de l’extension du réseau d’irrigation de Valensole pour sécuriser les cultures pendant les périodes de sécheresse, de la valorisation des déchets verts du Sisteronais, de la création d’une Maison de produits de pays à Castellane, de l’adaptation des pratiques agricoles au sein des périmètres de captage ou encore de l’accompagnement d’un projet collectif d’irrigation sur la commune d’Uvernet-Fours : autant de réalisations et de projets engagés « qui n’ont vu le jour que dans le cadre d’un dialogue renforcé entre les agriculteurs et les acteurs du territoire ».
Frédéric Esmiol évoquera enfin la nouvelle organisation fonctionnelle de la Chambre mise en oeuvre à partir de décembre 2020. « Il est important, dans un département où la ruralité occupe 100 % du territoire, d’entretenir des liens étroits entre notre institution et les collectivités territoriales. Les territoires, quels que soient leurs atouts ou leurs handicaps, doivent être créateurs de valeur et levier de croissance économique. Tantôt plébiscitée, tantôt critiquée par l’opinion publique, l’agriculture a du mal à communiquer, à se faire entendre, à témoigner de son évolution, ainsi que de sa capacité à répondre à la demande sociétale. Les polémiques récentes relatives aux dérogations décidées pour l’utilisation des néonicotinoïdes et plus largement s’agissant de l’utilisation des intrants en sont la parfaite illustration. Il me semble urgent de rétablir une information de qualité ».
(...)
Dans la suite de l'article :
- Questions d'actualité
- L'installation sous assistance
- Le loup et les sangliers
- La préfète Violaine Démaret : dialogue et concertation
Téléchargez la suite de l'article de l'Espace Alpin du 4 décembre