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Un outil mobile pour lutter contre la gale dans les troupeaux

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Les Groupements de défense sanitaire des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence ont inauguré leur baignoire mobile. Un dispositif qui devrait permettre de traiter rapidement les brebis de manière efficace contre les acariens par balnéation.

Vendredi 7 juin, l’exploitation de Mathieu et Nicolas Solda à Gréoux-les-Bains accueillait dans sa cour un bien étrange objet. Cet étrange dispositif était en fait la nouvelle baignoire mobile des Groupements de défense sanitaire (GDS) des Hautes-Alpes et des Alpes de- Haute-Provence. Celle-ci permet de traiter les troupeaux contre les acariens porteurs de la gale en baignant les brebis dans une eau additionnée d’un acaricide, le Sebacil, le seul encore autorisé aujourd’hui. Et, cela directement dans la cour de la ferme ou en alpage puisque l’outil est mobile. Élaboré par Pastor’Initiatives, il sera garé dans leurs locaux à Sisteron et les éleveurs pourront soit venir le récupérer soit se le faire amener en payant le transport. Les adhérents des GDS 04 et 05 y auront accès pour 250 € pour deux passages puisque pour être efficace deux bains de l’ensemble du troupeau sont nécessaires avec dix à 14 jours d’intervalles.

Une immersion complète

Les brebis du troupeau des frères Solda ont été les premières à tester le dispositif sous l’oeil curieux d’éleveurs et d’élus fascinés. Même si la cuve en forme de U d’une contenance de 4 000 litres n’était remplie que d’eau la démonstration était probante.

Après avoir gravi la première rampe d’accès les brebis plongeaient pour 30 secondes minimum de brasse au cours desquelles Sylvain Behety de Pastor’initiatives leur plongeait plusieurs fois la tête sous l’eau avec une perche pour s’assurer que la baignade était bien complète. Grâce à leur panse, celles-ci flottent sans problème et de, toute façon, les hommes veillaient à ce que la baignade se passe sans encombre. Elles pouvaient ensuite s’égoutter quelques minutes sur une plateforme dédiée, par 15 maximum, avant de glisser sur une autre rampe pour rejoindre leurs congénères. Les chiffres annoncés sont impressionnants puisque 300 brebis à l’heure pourront être traitées soit 1 200 à 1 500 par jour !

Selon les vétérinaires des GDS 04 et 05 qui ont ensuite proposé une petite présentation sur le parasitisme la baignade est l’une des solutions les plus efficaces contre la gale puisqu’aucun traitement préventif n’existe contre cette affection extrêmement contagieuse, un véritable fléau pour les élevages. Cette baignoire mobile a coûté 52 000 € aux GDS et a bénéficié d’un soutien de 10 000 € de chaque département d’où la présence d’Éliane Barreille, présidente du Conseil départemental des Alpes de-Haute-Provence accompagnée de Jean-Michel Tron, son vice-président délégué à l’agriculture et de Christian Hubaud son homologue pour le Conseil départemental des Hautes-Alpes.

Un dispositif efficace

Stéphane Dutron, directeur des GDS 04 et 05 et Alexandre Feraud, président du GDS 04 ne cachaient pas leur joie de voir ce projet aboutir tout comme Céline Mathieu, présidente de la FRGDS Paca. Ils expliquaient que cette baignoire mobile était née de la demande des éleveurs et que ceux-ci avaient été consultés pour sa conception afin de répondre au mieux à leurs besoins. « Nous avions besoin d’un outil de ce style, proche du terrain, explique Alexandre Feraud. Nous espérons que cette baignoire nous permettra d’arriver à régler le problème de la gale et qu’elle sera bien utilisée car c’est la meilleure façon de la traiter. Nous devons disposer d’un autre moyen de lutte que les injectables qui perdent de leur efficacité. Il n’y a pas de produit miracle il faut juste les bons outils et une bonne rigueur dans le traitement (voir encadré ci-dessous). »

Signe de l’attente qui régnait autour d’un tel dispositif, le soir même, la baignoire devait déjà partir dans une exploitation et le planning des prochaines semaines était déjà bien rempli. Même s’ils restent très prudents sur le sujet, compte tenu du montant de l’investissement nécessaire, les GDS n’excluent pas, si le succès et la rentabilité sont au rendez-vous, d’avoir, à terme, une autre baignoire pour répondre à la demande.

La gale, un ennemi à éradiquer
Les principaux indices à surveiller :
◗ fortes démangeaisons ;
◗ perte de la laine ;
◗ formation de croûtes.
Le diagnostic est compliqué car la maladie peut être confondue avec d’autres affections en début d’évolution (un test sérologique est en cours d’expérimentation).
Il faut être strict lors :
◗ du prêt de matériel ou de béliers ;
◗ du mélange de troupeaux (même discipline de la part de tous les co-alpagistes) ;
◗ du choix du transporteur (désinfection soignée).

En cas de doute, contacter son vétérinaire qui réalisera des prélèvements pour un diagnostic de laboratoire.
Une fois installée, la gale est di cile à éradiquer à cause de sa contagiosité, de la résistance des oeufs et de la possible survie temporaire dans le milieu extérieur.
Il ne faut pas sous-estimer la maladie : la gale ovine n’est pas rare et engendre de réels dégâts sur les troupeaux.