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Une nouvelle chambre inaugurée alors que se profile le défi d’une nouvelle agriculture

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La « Maison de l'Agriculture », située désormais 2 Rue Paul Aubert, a été inaugurée le mardi 21 novembre en présence de l'ensemble des partenaires et financeurs (le Département, la Région et l'Etat).

Un moment très convivial et apprécié, qui a permis de réunir et retrouver les anciens élus professionnel et salariés des organismes agricoles !

Les annales agricoles des Hautes-Alpes retiendront, à coup sûr, la session qui s’est tenue le 21 novembre dans les locaux flambant neuf Trente ans ! Trois décennies d’attente et, enfin, treize mois de travaux pour investir le bâtiment moderne, fonctionnel, confortable de la « Maison de l’Agriculture » des Hautes-Alpes.

Et, aussi, le renforcement de l’image de l’agriculture développée depuis les vergers de Ribiers jusqu’aux alpages de haute montagne. Alors, le coupé de ruban opéré par Éric Lions, président en exercice de la hambre consulaire, et les membres fondateurs de la SCI entourés du préfet Dominique Dufour, du député Joël Giraud, du président du Département Jean-Marie Bernard, et de nombreuses autres personnalités, est intervenu dans une atmosphère quasiment enivrante. Michel Orcière et Pierre-Yves Motte, anciens présidents ayant eu en mains eux aussi le dossier, pouvaient s’attribuer une part du mérite dans la réalisation de la nouvelle chambre. Et le nom de leur collègue, Paul Aubert, prématurément disparu, n’a pas manqué d’y être étroitement associé. La présence de son épouse a été chaleureusement remarquée.

Un événement important

Dans cet hommage aux différents acteurs qui se sont succédé, ont été ajoutés les remerciements aux deux personnages clés de la réalisation du bâtiment édifié 2 Rue Paul Aubert, à l’emplacement même de l’ancien abattoir de Gap – comme quoi, la chambre ne pouvait qu’être édifiée en ce lieu - Bernard Allard-Latour, membre du conseil d’administration et Rémi Costorier, directeur adjoint.

L’émotion était palpable au moment de la découpe du ruban inaugurant officiellement la Maison des agriculteurs des Hautes-Alpes mais encore plus à l’occasion des discours officiels. Éric Lions rappelait en préambule que l’édification d’une nouvelle chambre d’agriculture était un projet qu’il avait en tête depuis de nombreuses années et qu’elle faisait partie de ses promesses de campagne. Il ne pouvait cacher la fierté d’avoir réussi à fédérer tous ces partenaires autour de ce projet afin de proposer une offre complète aux agriculteurs haut-alpins réunie en un même lieu. Il a aussi insisté sur l’aide qui leur a été apportée aussi bien par Jean-Marie-Bernard le président du Département, Roger Didier, le maire de Gap, que la Région ou encore l’État par l’intermédiaire de Joël Giraud qui a beaucoup œuvré pendant qu’il était ministre de la Cohésion des territoires. Il avait même eu l’honneur de poser la première pierre du projet il y a un peu plus d’un an. Tous les membres de la SCI : FDSEA 05, Safer, Service de remplacement, Jeunes Agriculteurs 05, ADFPA, FDCuma ont pu dire un petit mot et exprimer leur satisfaction d’évoluer dans ces locaux modernes flambant neuf apportant un meilleur confort aux visiteurs mais également aux salariés.

Auparavant, une session ordinaire se tenait et l’ordre du jour respecté. André Davin et Serge Jousselme étaient intronisés par le préfet comme nouveaux membres. Le premier pour la Confédération paysanne, le second pour la Coordination rurale. Une délibération était votée à l’unanimité pour louer un terrain adjacent à la nouvelle chambre à une filiale de Bouygues qui souhaite édifier un centre de données numériques. Les anciens locaux de la chambre, qui seront prochainement démolis, ont été vendus à Bouygues Immobilier pour la somme de 1,6 M€, délibération unanime également. 

Le budget initial 2024 a été présenté par la comptable chef financier, Mme Viaduc. Rappelons le financement du nouveau bâtiment : subventions de l’État, de la Région et du Département à hauteur de 500 000 € chacun, l'Ademe a apporté 32 000 € pour la chaufferie bois auxquels se sont ajoutés 7 000 € supplémentaires de la Région. Par ailleurs, un emprunt de 2,2 M€ a été contracté au Crédit Agricole. Enfin, le montant de l’autofinancement de la chambre et des autres partenaires de la SCI s'élève à 2,4 M€, sachant que la première a également apporté le terrain.

André Bernard, président de la Chambre régionale, était à la tribune et a participé au débat des questions diverses. Frédéric Esmiol, président de la chambre bas-alpine voisine, avait également rejoint l’assistance.

Maurice Fortoul

Sujet évoqué lors de la session

Une stratégie pour préparer la transition climatique

La montagne est sujette à un réchauffement climatique plus marqué que dans le reste du pays. + 2°C au lieu de 1,4°C. « Les dossiers de catastrophe naturelle se succèdent ; on voit là les effets du changement climatique », a commenté Lionel Orcière. Afin de ne pas subir une situation périlleuse, « les agriculteurs doivent identifier les enjeux et envisager les adaptations indispensables » ont assuré Sébastien Guion et Hervé Moynier, techniciens à la chambre des Hautes-Alpes. 

Pour ce faire, un projet régional bâti sur l’engagement des exploitations elles-mêmes, répondant au nom de Start Clima, a été présenté lors de la session du 21 novembre. L’objectif est d’identifier les moyens financiers et techniques à mettre en œuvre pour le démarrage et le suivi de l’accompagnement aux modifications des pratiques agricoles. Sans doute s’agit-il là d’un défi majeur, consistant à s’engager dans de nouvelles voies. À nouvelle ère, une nouvelle agriculture ? Un comité de pilotage comprenant les chambres départementales et régionale, la Région, les organismes de l’État, l’Agence de l’eau, et un comité technique formé de structures de recherche ou de développement agricole… sont mis en place.

Des groupes d’agriculteurs et des sites ont été désignés dans chaque département. Pour les Hautes-Alpes, l’élevage ovin viande et bovin viande sur le territoire de Chorges sont les témoins retenus. Viticulture, olivier, amande, PAPAM, mimosa dans les autres départements.

Huit agriculteurs haut-alpins sont d’ores et déjà associés aux ateliers qui s’intéressent à la sécheresse printanière précoce, au déficit pluviométrique annuel, au risque de gel printanier, aux épisodes de températures excessives, à la repousse de l’herbe automnale aléatoire. Il faut envisager dès maintenant les futures productions et les moyens de les produire, avec l’accompagnement des chambres d’agriculture.