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L’irrigation traditionnelle gravitaire inscrite à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel

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Les canaux d’arrosage font partie intégrante de la vie rurale française. Leur existence est aujourd’hui mise en lumière après un long travail d’inventaire.

Dans les territoires des Alpes de Haute-Provence, Hautes-Alpes et des Bouches-du-Rhône marqués par la ruralité, les canaux d’arrosage sont familiers. Ils alimentent encore pour partie les productions agricoles professionnelles, des prairies, l’ensemble des jardins potagers familiaux.

Souvent réalisés il y a plusieurs siècles, nécessitant de nos jours encore leur curage et leur entretien, en dépit de la baisse des bras disponibles, ils sont organisés en associations syndicales autorisés (ASA), elles-mêmes réunies au sein de fédérations départementales des structures d’irrigation collectives, telles la FDSIC 04 ou des associations de propriétaires des structures d’irrigation et de gestion de l’eau, telle la FDSIGE 05.

Désormais, cette irrigation traditionnelle gravitaire est inscrite à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel. La France accusait un retard sur les autres pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse), qui avaient présenté en 2023 un dossier de candidature auprès de l’Unesco, laquelle l’a accepté en décembre dernier. « Le ministère de la Culture vient de faire entrer cette noble pratique dans l’inventaire national », ont annoncé en juin les porteurs de projet. 

Un maillage à ciel ouvert

L’objectif est « de classer les pratiques et non les ouvrages, à travers la transmission des gestes, les pratiques d’irrigation, les pratiques d’entretien, la tradition orale associée car tout n’est pas écrit ». Un long travail d’inventaire a été nécessaire, qui a mis en relation des universitaires, chercheurs et scientifiques avec de nombreuses structures d’irrigation et, bien sûr, celles et ceux qui les font vivre et perdurer. L’irrigation traditionnelle gravitaire par canaux est un système qui repose sur un important maillage de canaux principalement à ciel ouvert et creusés dans la terre. La pratique en est rigoureusement réglementée. Notre région provençale et alpine compte un réseau encore développé. La pratique nécessite une gestion collective à l’échelle locale, aussi est-elle portée par des groupes sociaux composés d’agriculteurs et de particuliers. Souvent, des communes sont dotées de plusieurs canaux. De nos jours, le maintien de cette pratique multiséculaire est menacé à la fois par le manque de moyens (humains, financiers, techniques) pour entretenir les canaux, les restrictions d’eau, la complexité des réglementations, le changement climatique. « Or, l’importance historique, la transmission des savoir-faire, la dimension identitaire forte en font un patrimoine national qu’il convient de sauvegarder », est-il mentionné dans la fiche d’inventaire

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