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LOUP : Le gouvernement se prononce en faveur d’un plafond de prélèvement de 19 %

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19 % de la population estimée en France : c’est le plafond de tirs d’abattage de loups que propose de fixer le gouvernement. Ce qui représente une centaine d’animaux. La consultation publique, ouverte à ce sujet sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire, sera close le 13 septembre.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a mis, le 17 août dernier, à la consultation du public, et ce jusqu’au 13 septembre, un projet d’arrêté visant à relever le plafond des loups pouvant être tués à 19 % contre 17 % aujourd’hui. Ces mesures expérimentales avaient été définies après le franchissement du seuil de viabilité démographique de l’espèce, fixé à 500 individus par l’expertise du MNHN-ONCFS (Muséum national d’histoire naturelle - Office national de la chasse et de la faune sauvage). Lorsque ce plafond est atteint avant la fin de l’année civile, le préfet coordonnateur a la possibilité de poursuivre les tirs de défense simple dans la limite de 2 % de l’effectif. Le loup reste pourtant juridiquement une espèce strictement protégée.
Une augmentation donc du seuil, mais sans comparaison avec celle de 2019. En effet, l’an dernier, c’est à partir d’une étude conjointe du MNHN-ONCFS de février 2019, qui avait établi un fort taux d’accroissement de la population lupine, que le plafond de prélèvements de 2019 était passé à 17 % contre 10 % en 2018, faisant d’ailleurs dire au Conseil national de la protection de la nature (CNPF) que “cette augmentation des plafonds (...) ne peut pas être sans conséquence sur la dynamique de la population de loups“.
Mais les résultats du suivi hivernal 2019-2020, réalisés par l’Office français de la biodiversité (OFB), ayant fait état d’une poursuite de la croissance de cette population (580 individus au dernier comptage contre 530 en 2019), et ce, malgré l’augmentation du nombre de loups tués, le ministère de la Transition écologique propose donc de revoir le taux du plafond de prélèvements à la hausse. L’arrêté en consultation (dit arrêté “plafond“) fait partie d’un “dispositif pérenne“ établi “sur la base du bilan de cette expérimentation“, peut-on lire sur le site web du ministère consacré aux consultations publiques.

 

Conditions de tirs

Également en consultation, un deuxième texte (dit arrêté “cadre“) fait évoluer les conditions d’autorisation des tirs, afin de “concentrer les moyens d’intervention sur les troupeaux ayant subi plus de trois attaques depuis douze mois, en tenant compte du “territoire“ où se situe l’élevage et non plus de la commune, qui n’est pas un échelon pertinent pour caractériser l’activité agricole et la densité de prédation“. Ce texte renforce, par ailleurs, l’encadrement des tirs de défense afin d’éviter les tirs doublés susceptibles de déstabiliser une meute, sans assurer une meilleure défense du troupeau.
Ce projet d’arrêté instaure aussi un seul type de prélèvement (contre deux auparavant), limité aux cas de “dommages exceptionnels“, mais aux modalités élargies (autorisation valable trois mois au lieu d’un, période de tir débutant le 1er juillet au lieu du 1er septembre). Dans le nouveau cadre, à partir d’un seuil de 17 %, seuls resteraient autorisés les tirs de défense, ainsi que les tirs de prélèvement dans les zones difficilement protégeables. Enfin, par ailleurs, “la possibilité de mettre en œuvre des opérations d’effarouchement sera maintenue, mais cette mise en œuvre n’est pas un préalable obligatoire aux tirs létaux, puisque les mesures de protection sont réputées plus efficaces que les effarouchements pour réduire la prédation, rappelle aussi le texte.
Le Conseil national de la protection de la nature, après avoir examiné ces projets d’arrêté, le 2 juillet dernier, a rendu un avis défavorable dix jours plus tard, à l’unanimité (17 votes défavorables, 0 favorable, 0 contre) estimant notamment, dans sa délibération n° 2020-19, qu’il “traduit la volonté de l’État, non pas d’utiliser les possibilités dérogatoires pour prévenir les dommages, mais de maximiser les destructions de loups pour freiner le développement de sa population“.
En revanche, il y a fort à parier que le Caf Loup - conseil qui réunit la FNSEA, les JA, les Chambres d’agriculture, les associations d’éleveurs ovins (FNO), bovins (FNB) et équins (FNC) – applaudisse des deux mains, ayant demandé, dans une lettre envoyée en mars dernier à Pascal Mailhos, préfet coordonnateur du plan ‘Loup et activités d’élevage’, le relèvement du plafond des prélèvements de loups.
Avec un bémol néanmoins, puisque ledit projet ne répond pas exactement à sa demande, soit que le plafond de prélèvement puisse être augmenté de 2 % en 2 % sans limitation, “chaque fois que des troupeaux sont attaqués par des loups et que les plafonds de prélèvement sont atteints, et ce, sans entamer le plafond de l’année suivante“. Le plafond de prélèvement sera-t-il un plafond de verre que le Caf Loup ne pourrait guère franchir ? À suivre.

Source : Agriculteur Provençal. Auteur : Florence Guilhem
 


Augmentation de la présence de loups sur le territoire
Est-ce si sûr ? Selon les résultats du bilan du suivi hivernal 2019-2020 publié par l’Office français de la biodiversité (OFB), il est indiqué que “l’estimation de la population de loups en France est évaluée à 580 individus, avec un intervalle d’incertitude compris entre 528 et 633 individus. Le taux de croissance annuel brut s’établit à 9 % contre 22 % l’année dernière. Une baisse qu’il convient de surveiller dans les prochaines années pour identifier les éventuelles incidences, à moyen terme, sur la population“. L’OFB conclut la note en indiquant que “si la population de loups continue son expansion géographique, cette croissance est plus lente que les années précédentes. Ce ralentissement est à mettre en relation avec la baisse apparente du taux d’accroissement annuel. Des points de vigilance apparaissent concernant l’évolution des taux de survie évaluée grâce aux analyses génétiques réalisées ces dernières années. Une analyse spécifique est en cours“.