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Assises de l'Eau : L’État et le Département dévoilent leurs feuilles de route

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Vendredi 17 novembre sur invitation du préfet et de la présidente du Département, la deuxième édition de ces rencontres autour des problématiques de l’eau dans les Alpes-de-Haute-Provence s’est tenue à Château-Arnoux-Saint-Auban.

Après un été 2022 particulièrement sec et émaillé de restrictions aussi bien pour les agriculteurs que pour les particuliers, l’État et le Département avaient décidé de réagir en organisant les premières Assises de l’eau à Digne-les-Bains à l’issue « d’une prise de conscience collective » comme l’a rappelé Marc Chappuis en préambule. Cette journée réunissant tous les acteurs du monde de l’eau avait permis de dresser un constat et d’élaborer des stratégies d’anticipation. Elles ont également donné naissance à des feuilles de route départementale et préfectorale. Celles-ci viennent en complément des annonces du Plan national décliné autour de 53 mesures annoncées par le président de la République à Serre-Ponçon au mois de mars dernier.
Vendredi 17 novembre, une nouvelle édition des Assises de l’eau était programmée à Château-Arnoux-Saint-Auban afin de faire un bilan des premiers engagements et de poursuivre la réflexion entamée l’an dernier.

Des enjeux importants

Au programme de cet après-midi de travail trois tables rondes après le bilan de l’année 2023 par la directrice de la DDT Catherine Gaildraud, moins catastrophique que l’an dernier mais qui appelle tout de même à la vigilance et à l’anticipation. Certains bassins versants et les nappes phréatiques étant d’ailleurs, de nouveau, proches d’un seuil critique malgré les pluies récentes.

Précédemment, le préfet Marc Chappuis avait détaillé la feuille de route de l’État qui s’articule autour de quatre axes : organiser la sobriété des usages pour tous les acteurs ; optimiser la disponibilité de la ressource ; préserver la qualité de l’eau et enfin améliorer la gouvernance et la gestion de crise. Rappelant par là-même, l’importance de l’arrêté cadre interdépartemental qui a pour objectif de rétablir l’équilibre entre l’amont et l’aval au sein de la région. Dans son allocution Éliane Barreille a, elle aussi, présenté la feuille de route départementale et ses nouveaux objectifs. Le Conseil départemental prévoit ainsi de financer les travaux entrepris par les communes et EPCI à hauteur de 2,7 M€ par an soit 8,1 M€ pour la période 2024-2026 ; de réinvestir le domaine du grand cycle de l’eau et d’activer de nouveaux leviers d’intervention mais également de soutenir la transition agroécologique de l’agriculture et la gestion économe de l’eau, à travers de nouvelles modalités d’inter- vention.
Venait ensuite le temps des tables rondes, avec la première consacrée à la sécurisation de la ressource en eau potable avec ses enjeux et les perspectives. Sous la houlette du journaliste de France Inter Denis Cheissoux les différents intervenants ont pu livrer leurs travaux.
La suivante autour de l’action sur la sobriété faisait la part belle à l’agriculture avec notamment l’intervention du président de la chambre d’agriculture, Frédéric Esmiol et de Julie Lebeau, chargée de mission sur la gestion quantitative de l’eau à la chambre d’agriculture.

Des efforts déjà conséquents

Tout d’abord, le président a rappelé que le monde agricole n’avait pas attendu ces Assises pour changer ses pratiques et réaliser des économies d’eau. Il a également souligné qu’il avait été bon élève concernant les Plans de gestion de la ressource en eau (PGRE) détaillés quelques minutes auparavant par Béatrice Meyen, directrice de l’agriculture, de l’eau et de la forêt au Département. Il a cité quelques chiffres : 37 millions d’euros d’investissement depuis la fin des années 2000 ; 18 millions de m3 par an d’économies par les structures d’irrigation collectives et individuelles ; 17 150 ha irrigués en 2020 dans le département, une baisse de 1 000 m3/ha pour irriguer entre 2010 et aujourd’hui, 51 millions de m3 déclarés à l’Agence de l’eau. En conclusion, il a tenu à revenir sur le fait que l’accès à l’eau était indispensable pour les agriculteurs puisqu’il conditionnait l’accès à l’alimentation pour la population, surtout locale.

Julie Lebeau a, ensuite, pris le relai pour présenter un carnet de solutions (voir schéma ci-dessous) pour déployer des pratiques agricoles économes en eau. Plusieurs solutions existent que ce soit à l’échelle de la parcelle, de l’exploitation dans son ensemble ou du territoire.

Des actions ont déjà été mises en place mais d’autres pourraient être déployées. C’est pourquoi sur impulsion du Dépar-tement plusieurs partenaires coordonnés par la chambre d’agriculture dont Arvalis, la SCP, le parc naturel régional du Luberon ont répondu à un appel à manifestation de l'Agence de l'Eau dont l’objectif est de réfléchir à ce que pourraient être les assolements dans un contexte de changement climatique. Tout en tenant compte des impacts notamment économiques que cela pourrait avoir sur les exploitations et les filières.
La dernière table ronde a traité de la préservation de la qualité des milieux naturels aquatiques et des efforts à poursuivre. Ces écosystèmes sont, en effet, indispensables à la bonne santé des territoires autant par leur rôle de réservoirs de biodiversité mais que par leur capacité à maintenir un équilibre aussi fragile que précieux.
À l’issue de ce nouveau travail de concertation le rendez-vous a été donné dans quelques mois pour voir ce qui a pu être mis en place et pour constater les premiers effets de ces réflexions.

Illustration du carnet des solutions de la Chambre d'agriculture des Alpes-de-Haute-Provence.