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Session CA04 : L’agriculture en plein doute

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Quelques jours après la grande mobilisation du 21 novembre, la chambre consulaire a tenu sa session en présence du préfet. L’occasion d’appuyer une nouvelles fois sur les difficultés auxquelles le monde agricole doit faire face.

Dire que l’ambiance de la dernière session de la chambre d’agriculture des Alpes-de-Haute-Provence était morose serait un doux euphémisme tant l’ambiance était lourde. Quelques jours après être descendus dans la rue, le monde agricole départemental se retrouvait face au préfet et à la directrice de la DTT, une nouvelle chance de faire passer des messages et de décrire le marasme dans lequel il se débat depuis plusieurs mois.
Dans son propos introductif, Frédéric Esmiol, le président de la Chambre consulaire, a souhaité citer Sylvain Tesson, après avoir salué les personnalités présentes : parlementaires, élus locaux, représentants de l’administration, etc. Dans « Une vie à coucher dehors », l’auteur situe, en effet, l’une de ses scènes dans une coopérative agricole avec des paysans s’interrogeant sur leur avenir en ces mots : « Nous ne pouvons rien contre une société où il semble normal aux gens de trouver un kilo de viande à cinq livres ».
Le président en profitait pour s’élever ensuite sur « les diktats des distributeurs » et s’interroger sur la volonté ou non de continuer à produire en France. « À ce rythme, on se dirige clairement vers une agriculture, non pas, plus respectueuse de l’environnement et du bien-être animal, assénait-il, mais bien vers une agriculture élitiste destinée à une niche de consommateurs, aisées ou militants, qui ne répondra en rien à l’enjeu de souveraineté alimentaire. »
Il fustigeait également les études et les rapports qui dénigrent l’élevage, alors que la filière subit une grave crise avec des exploitations et des abattoirs qui disparaissent.

Défendre l’agriculture

« Installé depuis 36 ans, c’est la première fois que je constate des trésoreries d’exploitations exsangues, alors que nous finissons l’année, se désolait-il. Le 22 novembre, un groupe coopératif local a présenté ses comptes annuels : 60 millions d’euros de chiffre d’affaires, 17 M€ de créances au titre des approvisionnements, 500 000 € de frais financiers. Ces chiffres illustrent parfaitement la situation économique dégradée, avec malheureusement, si rien ne change, le risque d’un effet domino. »
Il évoquait la grande souffrance de l’agriculture confrontée à un manque de compétitivité engendré par les coûts de production, la pression fiscale et la réglementation environnementale qui explosent.
Frédéric Esmiol interpellait ensuite directement le préfet sur la question de l’eau en l’exhortant à être ambitieux et à profiter de sa feuille de route sur l’eau présentée aux Assises de l’eau (lire l'article) pour valoriser « notre agriculture d’excellence ». Il lui demandait également de « défendre l’agriculture irriguée qui prélève avec raison et discernement ».
Souhaitant finir sur une note d’optimisme, il concluait son allocution sur la bonne dynamique d’installation dans le département qu’il ne faudrait pas mettre en danger et dont il faut favoriser « l’épanouissement professionnel, personnel et social ».

Profitant de cette session, les élus ont annoncé les travaux de rénovation énergétique qui vont avoir lieu au printemps 2024 avec le remplacement de l’ensemble des huisseries du bâtiment. Un chantier, en partie financé grâce au Fonds Vert lancé par l’État, qui, selon le préfet, s’inscrit « dans les grands objectifs sur la décarbonation avec la rénovation des bâtiments publics et privés ».
Avant de s’éclipser, le sénateur Jean-Yves Roux est revenu sur l’aide lavandicole pour laquelle il a oeuvré révélant qu’il travaillait à ce que le reliquat soit réemployé pour continuer à aider la filière. Il a réaffirmé sa volonté de « poursuivre le combat ensemble ». Interpellé par Yannick Becker sur le projet de loi de finance qui risque de pénaliser les petits syndicats, il a voulu se montrer optimiste sur la suite des travaux sur la question.
Un débat s’est ensuite ouvert sur le foncier agricole à la suite de la présentation sur la transmission (voir encadré dans l'article à télécharger), un sujet toujours épineux dans le département. Le directeur de la Safer s’est voulu rassurant en réaffirmant que l’organisme contrôlait toujours strictement les prix afin qu’ils ne s’envolent pas en jouant toujours son rôle de régulateur.

Dans la suite de l'article :

  • Un dialogue compliqué
  • Les viticulteurs, les lavandiculteurs et les distillateurs très inquiets
  • La transmission dans une bonne dynamique
  • Les questions d’actualité

 

Lire l'article complet de l'Espace Alpin