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ABATTOIR DE TARASCON : Quand les éleveurs sont aux commandes

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De nouveaux investissements sont prévus dans l’abattoir de Tarascon, pour améliorer la chaîne ovine, pour la moderniser et la rendre plus productive.

Avec la reprise de l’activité de l’outil de Tarascon par la structure coopérative, de nouvelles perspectives structurantes s’ouvrent en faveur de l’élevage dans le département.

Cela fait bientôt six mois que la structure coopérative composée d’éleveurs et de metteurs en marché a repris l’activité du site de Tarascon. L’abattoir était essentiel pour l’élevage et ses filières dans le département. Pour continuer de promouvoir des labels tels que l’AOP Taureau de Camargue aussi. Rappelons que l’abattoir de Tarascon est le seul outil d’abattage agréé pour l’AOP. Le projet de reprise de l’outil par les producteurs n’a pas été simple à mettre en œuvre.
Mais ces derniers ont su relever les manches, rassembler autour du projet et sont parvenus, grâce au travail de toute une équipe, à trouver les bonnes solutions. Les soutiens publics, ceux de la Communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) et du Département ont été indispensables pour sauvegarder l’outil. De leur côté, les éleveurs ont racheté l’ensemble des équipements et matériels de l’abattoir, l’atelier de découpe ainsi que le fonds de commerce. 
Aujourd’hui, la Société d’intérêt collectif agricole (Sica) s’appuie sur l’implication de l’ensemble de ses adhérents, on personnel (une quinzaine de salariés) et ses coprésidents, qui œuvrent tous les jours au bon fonctionnement de l’outil. 

Dans cette nouvelle gestion, les filières ovine, bovine, porcine et caprine sont représentées au sein du conseil d’administration, au sein duquel toutes les décisions sont prises collégialement. “La coopérative est avant tout dédiée aux éleveurs.
D’ailleurs, les statuts prévoient que les présidents de la Sica qui se succéderont soient tous éleveurs“, confie Pierre-Henry Callet, éleveur à Maussane et l’un de ses deux coprésidents.


Pérenniser l’outil
Les metteurs en marché ne sont pas exclus dans la gouvernance de la structure. En e_et, ‘Alazard et Roux’ reste présent et la nouvelle entité intègre aussi d’autres chevillards, au sein du collège metteurs en marché.
Un troisième collège regroupe également les deux Chambres d’agriculture du Gard et des Bouches-du-
Rhône, l’association Bovins 13 et la Fédération départementale ovine
(FDO).
“Il était important qu’un collège représente le plus grand nombre d’éleveurs possible et structure aussi le conseil d’administration“, explique Sébastien Attias, responsable du ‘Pôle développement technique‘ de la Chambre d’agriculturedes Bouches-du-Rhône et chargé du dossier.
Si les éleveurs ont désormais la charge de la partie opérationnelle de l’abattoir, ils conservent leurs circuits commerciaux. “La Sica n’a pas vocation à faire du commerce, mais bien de rendre une prestation de service d’abattage et de découpe à ses adhérents. L’intérêt est qu’elle leur fait bénécier de tarifs par rapport à son volume d’abattage“, ajoute le coprésident.
Dans un environnement économique flucuctuant et fragile, la Sica souhaite continuer d’avancer pas à pas. “Notre volonté était de maintenir l’outil, de le pérenniser, tout en faisant très attention à ne pas déstructurer le marché“, martèle le président Pierre Henry Callet. Car, dans le département, les éleveurs sont porteurs de plusieurs projets de nature à aller dans ce sens.


Un vrai projet de fillière
“On constate que les ateliers bovins domestiques se développent, et de plus en plus d’éleveurs s’orientent vers
de la vente directe, d’autres sur de la collectivité. Il y a aussi, bien sûr, les bovins sauvages avec l’AOP Taureaux
de Camargue qui représente un vrai marché de niche, avec une demande très construite. Le projet de créer une organisation de producteurs est en train de se mettre en place, et contribuera à stabiliser encore davantage
le marché de la viande bovine“, explique Sébastien Attias.
Le marché de la viande ovine s’ouvre, dans le même temps, à de nouvelles perspectives commerciales, puisque la FDO travaille à la mise en place d’une marque qui permettrait de mieux identi_er le produit local. “C’est une démarche pour laquelle la Sica et son collège acheteurs sont naturellement impliqués, a_n de développer
et de stabiliser le marché.
L’OP Bovins 13 d’un côté, et la marque commerciale sur la viande d’agneau de l’autre, sont deux projets qui devraient aboutir cette année“, avance Sébastien Attias.
Avec la reprise de l’activité de l’abattoir assurée, les éleveurs souhaitent désormais faire vivre l’abattoir au mieux de ses capacités. Le site de Tarascon est un bel outil et peut le devenir encore davantage. “Le rachat de l’abattoir est, en définitive, un véritable projet de filière. Il répond, par exemple, à une logique d’installation de jeunes éleveurs et constitue, pour eux, une solide opportunité de développement.
L’outil fait également le lien avec ce que les éleveurs des Bouches-du-Rhône ont mis en place dans le département. C’est le cas notamment avec ‘Les éleveurs du 13’, une démarche qui permet de promouvoir la vente directe. Mais avec le développement de la restauration collective, les achats groupés et aussi les bouchers…_le marché est de toute manière très ouvert“, conclut Pierre-Henry Callet. 

Source Agriculteur Provençal 25-3-2022. Auteur : Emmanuel Delarue