Agriculture irriguée – chiffres clés

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Évolution des surfaces irrigables sur les Alpes de Haute Provence

Le nombre d’agriculteurs ayant irrigué une fois a baissé entre 2000 et 2010 (-46%).


Nombre d’irrigants par secteur (RGA 2010)

Le nombre d’irrigants s’est écroulé sur l’Ubaye et Seyne et la diminution qui avait été très forte entre 1988 et 2000 sur le Var et le Verdon se poursuit. Le val de Durance et le Sisteronais résistent mieux. Ailleurs l’érosion amorcée avant 2000 se poursuit également. Ces baisses sont à relier à la baisse du nombre d’agriculteurs depuis 2000 et à l’agrandissement des exploitations qui s’accompagne souvent d’une désaffection de l’irrigation (éleveurs) qui par le travail qu’elle exige n’est plus toujours compatible avec les autres travaux agricoles, en été en particulier.
Alors que les surfaces irrigables augmentaient depuis 1970 dans les RA et que les Alpes de Haute Provence faisaient figure d’exception en PACA, ces surfaces ont baissé entre 2000 et 2010 sur ce département. La perte est de 2 800 ha (12%) ; les surfaces irriguées baissent elles de 2069 ha (14%). Ces surfaces irrigables baissent sur toutes les zones sauf une, le plateau de  Valensole où, grâce au tarif IEP mis en place en 2007 sur les réseaux de la SCP, les surfaces irrigables augmentent, les agriculteurs ayant fortement augmenté leurs souscriptions. Sur le sisteronais les surfaces irrigables baissent peu malgré l’urbanisation (Sisteron) et les problèmes d’accès à l’eau sur le Jabron, le Sasse et le Vanson.


Superficies irrigables entre 2000 et 2010 (RGA 2010)

Les surfaces agricoles potentiellement irrigables


Ces chiffres doivent être interprétés avec prudence :

  • La connaissance des surface irrigables à partir de la base hydra est incomplète : les surfaces « urbaines » des réseaux sont imparfaitement estimées ; sur les réseaux de la SCP et des collectivités (SIIRF, SIVU la Motte, Curbans…) les surfaces irrigables techniquement par les réseaux seraient atteintes si l’ensemble des bornes ou débits possibles étaient souscrits ce qui est loin d’être le cas.
  • Parfois (Val Durance) les irrigants individuels ont équipé des parcelles inclues dans des périmètres collectifs ; ainsi des surfaces peuvent être comptabilisée deux fois.

Les modes d’irrigation (surfaces irrigables en ha), dans les Alpes de Haute Provence

Les 2800 ha perdus le sont essentiellement sur les parcelles irrigables au gravitaire (-50%) ; l’aspersion ne perd que 200 ha, l’irrigation localisée évolue peu.

Ces chiffres départementaux masquent en fait des réalités locales plus contrastées ; en effet l’aspersion augmentant de 2000 ha sur Valensole ; cela signifie que cette même aspersion est en chute de 2200 ha sur le reste du département. Si on considère que 900 ha ont été reconvertis  à l’aspersion au Sud de Manosque (concession SCP) ce sont même 3100 ha de terres irrigables à l’aspersion en 2000 qui ne le sont plus en 2010. La baisse des souscriptions sur les réseaux du SIIRF et de la SCP ainsi qu’une irrigation moins intensive sur le val de Durance et une forte urbanisation expliquent ce phénomène.

Les 2700 ha de gravitaire « perdus » se situent en zone de montagne (1000 ha) mais aussi sur le Val de Durance : 1470 ha dont 900 reconvertis sur le sud de Manosque (SCP) .

Les cultures irriguées


Les grandes cultures irriguées sont en baisse mais parmi ces productions le blé dur augmente de 570 ha, le pois baisse de 600 ha ; pour les GC d’été le maïs chute de 1480 ha (- 56%). L’augmentation des surfaces de blé dur irrigué s’explique par la mise en place du tarif IEP (Valensole), les baisses des surfaces de pois et maïs par la réforme de la PAC. Il est probable que la nouvelle PAC n’incite pas à l’expansion des grandes cultures irriguées d’été (maïs, tournesol, soja), sauf peut être en situation de prix de l’eau faible, même si la région possède un vrai atout pour la production de semences. Pour le blé dur c’est le prix de l’eau et surtout l’abonnement des bornes sur les réseaux SCP qui influera sur l’évolution des surfaces irriguées.

Les fourrages irrigués baissent de  1269 ha (-33%) : sur ces 1269 ha, 1000 ha ont été perdus sur les zones « montagne » (dont 600 ha sur Seyne Ubaye) et 250 ha sur la zone de Forcalquier. La baisse du nombre d’exploitants explique bien sur l’abandon de l’irrigation de fourrages en montagne. Il est vraisemblable que cette tendance se poursuive en montagne (baisse du nombre d’agriculteurs). Sur Forcalquier les perspectives d’augmentation du prix de l’eau ne laissent pas augurer d’une reprise de l’irrigation des fourrages.

Les fruits (vergers 6 espèces + petits fruits) perdent 600 ha, des pommiers et des pêchers surtout (val Durance et Entrevaux). C’est bien sur la mauvaise conjoncture économique qui explique les arrachages d’arbres fruitiers mais aussi l’attentisme vis-à-vis de l’urbanisation en val de Durance qui entraine un non renouvellement des vergers. L’arboriculture résiste beaucoup mieux sur le Sisteronnais.

Si les légumes se stabilisent cela est du à un double mouvement : la baisse de 52 % des superficies de pomme de terre compensée par une augmentation identique des courges. Il est peu probable que les cultures légumières irriguées se redressent fortement dans les années à venir (compétitivité)
La catégorie « autres » augmente : on y trouve 252 ha d’oliviers, 120 ha de vignes nouvellement irriguées et 552 ha de plantes aromatiques, essentiellement du lavandin dont l’irrigation commence à progresser. Il est probable  que l’irrigation des oliviers et des vignes progressent encore un peu si de nouveaux équipements sont mis en œuvre. Pour les PAPAM les tendances sont moins certaines d’autant que les années 2003-2007 très sèches ont été suivies de cinq années plutôt généreuses en pluies pour le lavandin (printemps).

Focus sur…le maïs, dans les Alpes de Haute Provence

Les surfaces de maïs ont été divisées par 4 depuis les années 1980. En 2000, elles représentent encore 17% des surfaces irriguées, contre 10% en 2010.